lundi 7 janvier 2013

VŒUX DE NOUVEL AN 2013 CONFUS ET FANTAISISTES AU NORD-KIVU/RDC.


La solution idoine en ce début d’année 2013 est loin de se trouver dans cette traditionnelle accoutumance des autorités locales, nationales et internationales de transmettre des souhaits mais plutôt de les traduire en actions souhaitées par leur population.

Vœux de paix, bonheur, santé, prospérité, abondance, succès, longévité, dignité etc. 
A quoi sert cet exercice si jamais rien de concret n’est pensé ou réalisé la minute par nos autorités ? S’interroge un jeune de Bulengo, camp de déplacés à Goma.
Pendant que d’autres enfants et adultes confondus font des excès de tables le jour de la saint sylvestre, à Goma dans les camps des déplacés d’autres font les excès de faim et de soif au quotidien. Quel fossé ? Où est partie la solidarité africaine ? Seule la solidarité humanitaire de quelques organisations internationales subsiste au grand dam des non inscrits sur les listes élaborées en prélude de l’octroi des vivres et non vivres. Les derniers arrivants sont ignorés et compliquent les calculs des humanitaires. Dieu aidant, un deuxième round sera pensé mais ce n’est pas sûr. 

Messages des vœux tombés dans les oreilles des sourds à Goma au Nord-Kivu

Sans ambages, les autorités congolaises ont lancé au travers des médias à tous les citoyens confondus des Vœux de bonheur en cette nouvelle année 2013, pour ceux qui ont le malheur comme mode de vie dans des camps de fortune de par l’avilissement leur imposé au regard des morts, vols, viols, et autres exactions commis sous leurs regards impuissants.
Vœux de santé en 2013, lorsque toutes sortes de pathologies pourtant curables sous d’autres cieux astreignent des milliers d’âme à vivre précairement. Malaria, choléra, malnutrition etc. Vœux de paix et prospérité alors qu’ils sont estimés à huit cents milles si pas un million selon le rapport de la coordination humanitaire Ocha en fin 2012 à refléter l’image et à incarner les retombées des guerres folles qui les condamnent à l’errance perpétuelle et à la survie dans des camps comme s’ils étaient les damnés de la RDC.

Eux, ce sont les déplacés internes ayant fui les affres de la guerre ineffable dans leurs villages d’origine vers les centres urbains partout en Province du Nord-Kivu opposant depuis belle lurette les groupes armés étrangers et milices nationales (FDLR, ADF-Nalu, Raiya Mutomboki, Mai-mai etc.) aux forces loyalistes congolaises (FARDC) et depuis peu en  avril 2012 à la rébellion du M23.

Ils ont droit d’espérer ; ça au moins c’est gratuit et garanti à tous

Ces déplacés rencontrés le jour de Noel 2012 formulent des Vœux d’espoir pour cette année 2013. « Que la croix soit mise à ce chemin de croix qu’est la guerre ; nous imposée. Ceci, ne se peut être possible que par une diplomatie forte et un échange franc entre protagonistes. Dans nos milieux d’origine Tout est assuré quand il n y a pas des bruits de botte » ; nous révèle une quadragénaire rencontrée dans le camp de Mugunga I à Goma. Le « Tout » est ici relatif. Il traduit à en croire notre interviewée ; l’assurance de quoi mettre sous la dent régulièrement malgré les changements climatiques et quelques conflits coutumiers anodins, le logement (maisons sans tôles mais avec paille) bien qu’il semble précaire aux yeux des citadins, soins de santé primaires malgré la distance à parcourir pour atteindre les postes de santé  le plus proche, etc. Cette situation semble corroborer ce dicton qui dit que : « Le pauvre en milieu urbain est plus pauvre qu’un pauvre en milieu rural. »
Rendons à l’avenir ce qu’on lui a pris et tirons le meilleur de l’avenir disait J. ATTALI dans la Brève histoire de l’avenir.
« Celui qui rend un humain incapable de rêver le rend débile » selon une maxime.
Ces personnes déplacées, innocentes pour la plupart, Rêvent un mieux être cette année 2013.

Chanta Faida.
Goma, 07 janvier 2013

1 commentaire:

  1. Il faudrait que la question de la paix soit une préoccupation nationale,ce drame du Nord Kivu semble être oublié dans ce siècle alors que dépuis la fin du mois de mars 2012 nous avons jeté dans les rues et les camps de déplacés près de deux millions des personnes(plus que la population du Gabon)....Il faut que les voeux se traduisent en actes concrets. Merci beaucoup pour cet article.

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