mercredi 26 septembre 2012

Goma : Le M23 à l'extérieure, des bandits armés à l'intérieure!


« Ce matin à 8h, 3 hommes armés ont visité une maison à coté de Merlin, près de l’hôpital Heal Africa. Un agent de la police qui était sur place a tenté d’attraper l’un des assaillants, mais l’a ensuite relâché par ce que les autres ont menacé de tirer sur lui. »
La crise sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo prend une autre ampleur. Sur la psychose d’une éventuelle attaque de la ville de Goma par les rebelles mutins du M23, s’ajoute le terrorisme des bandits armés opérant presque toutes les nuits.
 Dans moins d’un mois, ils ont attaqué, sans être inquiété, des personnes tant  physiques que  morales. Certaines de ces attaques se sont même soldées par des morts d’hommes.
Quelques jours après avoir dépouillé le centre de création artistique et échange culturel, Yolé!Africa, c’est l’une des bases de l’ONG internationale Save the Children qui était ciblée. Ils y ont emporté des ordinateurs et tant d’autres biens de valeur. Il n’y a, heureusement, pas eu de perte en vies humaines.
La nuit de ce Lundi au Mardi, des hommes en arme ont tiré à bout portant sur  trois personnes dans une boutique en face de l’Université de Goma. Il s’agit de la femme du propriétaire de la boutique, un officier supérieur de la Garde Républicaine et un autre client qui y prenaient de la bière. Le propriétaire de la boutique a échappé de justesse en essuyant des tirs de ces malfrats.
Cette situation inquiète au plus haut niveau les Gomatraciens qui ne savent à quel saint se vouer. Un silence totale du coté des autorités politico – administrative s’observe. Quand à la Police Nationale Congolaise, elle annonçait le renforcement de la communication avec la population civile pour faciliter la dénonciation.
En attendant, des paisibles citoyens meurent et sont traumatisés gratuitement.
Par Gaïus Kowene

Enfin ils sont libres; ces combattants non violents pour la restauration de la paix au Nord-Kivu/RDC.


vendredi 21 septembre 2012

DES JEUNES MANIFESTANT POUR LA PAIX ARRÊTÉS A GOMA

FLASH URGENT. Alors qu'ils manifestaient dans la non violence à l'occasion de la journée internationale de la Paix ce 21.09.2012, les jeunes conscientisés congolais de Goma viennent d'être dispersés en cascade par la Police Nationale Congolaise, coup de bals en l'air et arrestation arbitraire de trois d'eux dont : serge Sivya,reagan lukaya et Jean Mobert. LA DÉMOCRATIE EN RDC PEINE A S'ENRACINER.

SOIF DE LA VÉRITABLE PAIX EN RDC

"Notre attitude nous a longtemps rendus complices De notre propre malheur. Mais il est temps que cela s'arrête." 
21.09.2012 RDC/Goma, Journée Internationale de la Guerre. Les jeunes conscientisés la célèbre in memoriam de plus 7 millions d'âmes tombées depuis la nuit des temps et dont personne (sauf certains patriotes loyaux) n'en parle, ne se souviens ou ne s'adonne pour y mettre un terme. Soif de la véritable PAIX.
contacts: +243820057024/+243994645977 printemps.rdc@gmail.com  

mardi 18 septembre 2012

Négociations Gouvernement RDC avec M23 à Kampala


RDC : Négociations en vue avec le M23 à Kampala ?

Les autorités congolaises seraient en passe de négocier avec la rébellion du M23 sous l'égide de l'Ouganda. Les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale pourraient être mis à contribution. Kinshasa dément, pour l'instant, cette information en provenance du M23.

logo afkrb.pngQui croire ? Les nombreuses déclarations du M23 sur l'ouverture prochaine de négociations avec le gouvernement congolais sont régulièrement démenties par Kinshasa. Moyen de faire pression sur Joseph Kabila ? Sûrement. Il n'empêche que depuis quelques jours une solution négociée serait à l'étude par l'Ouganda, après le mini sommet de Kampala du 9 septembre.

Yoweri Museveni, le président de l'Ouganda "aurait pris contact avec les deux parties pour entamer des négociations", selon le coordonateur politique du M23, Jean-Marie Runiga, cité par un journal congolais. Toujours selon le M23, une délégation du mouvement rebelle serait toujours à Kampala et attendrait une délégation congolaise de haut niveau. Si Kinshasa a aussitôt démenti, on parle des deux présidents du Parlement de la République démocratique du Congo (RDC). Léon Kengo, le président du Sénat et Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale ont effectivement mis sur pied une cellule de "diplomatie parlementaire" en vue de mettre fin au conflit qui secoue l'Est de la RDC.

Jusqu'à ce jour, le président congolais, Joseph Kabila, a toujours refusé de négocier directement avec les rebelles. Il a déclaré vouloir résoudre la crise au Nord-Kivu "par 3 voies : politique, diplomatique et militaire". Pour le moment, la voie militaire n'est pas un succès pour Kinshasa puisque le M23 contrôle toujours quelques localités du Nord-Kivu et menace toujours de prendre Goma, la capitale régionale. La diplomatie, dans un premier efficace, patine sur l'envoi d'une "force neutre", reportée de plusieurs mois et sans financement. Reste le politique et la sortie de crise négociée, que réclament les rebelles. Visiblement Kinshasa y pense de plus en plus.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

mercredi 12 septembre 2012

Manifestation spectaculaire devant le QG de la MONUSCO à Goma ! Hervé Ladsous, Roger Meece et les autres, témoins de l'éveil de la jeunesse congolaise...



Ils étaient une cinquantaine de jeunes. Ni la pluie qui tombait sur la ville, ni les chars des nos vaillants "soldats de la paix", et encore moins les jeeps des policiers de la garde du gouverneur de province armés jusqu'aux dents ne les ont effrayés : ils ont tenu à remettre en mains propres leur mémorandum à Monsieur Hervé Ladsous, qui était de passage à Goma l'après-midi de ce mardi 11 septembre.

Arrivés presque en même temps que le fonctionnaire onusien au quartier général de la MONUSCO, confortablement installé au bord du lac Kivu, ces jeunes, dont le degré d'éveil, la détermination, et le style surprennent tout le monde, ont attendu plus de deux heures à l'entrée du QG, en brandissant leur message sur des calicots et des cartons sur lesquels on pouvait lire : "la meilleure manière de nous protéger, nous civils congolais, c'est de nous rétablir la paix ou la sécurité. La Monusco doit y oeuvrer ou s'en aller". Ou encore : "Non à une Force internationale de trop. Monusco : à quoi sert le Chapitre VII ? Appliquez-le maintenant, ou partez !".

De temps en temps, ils scandaient en choeur, dans leurs mégaphones : "Monusco, 12 ans de présence chez nous, quatre millions de dollars dépensés journellement, sous le prétexte d'une paix qui se fait toujours attendre. Nous avons assez d'un gouvernement irresponsable, et d'une communauté internationale spectatrice !"...

Témoins de la manifestation : dizaines de journalistes venus couvrir la visite de Monsieur H. Ladsous, le personnel de la MONUSCO, des éléments de force de sécurité et du protocole congolais,... Des copies de leur mémorandum ont été distribuées à volonté.

Ensuite est venu le moment sans doute le plus marquant de l'après-midi : la sortie du convoi de Monsieur Ladsous. Les jeunes manifestants, intrépides, ont formé une chaîne humaine, derrière leur calicot, et ont barré la porte de sortie du QG de la MONUSCO. L'intervention des dizaines de policiers qui attendaient les délégations à l'extérieur n'y a rien fait. La garde rapprochée du sous-secrétaire général a dû venir en renfort. Alors ces braves jeunes se sont assis devant les 4x4, toujours en criant "la paix""nous protéger c'est nous rétablir la paix","gouvernement irresponsable, ONU passive""construisez un camp comme celui-ci pour 10 millions de nord-kivutiens""MONUSCO, are you soldiers or tourists ?"... Une démonstration comme je n'en ai jamais vue ! Des jeunes (congolais, intellectuels, et à Goma, capitale congolaise de la violence, de surcroît !) qui s'accrochent sur des véhicules, sur pneus des chars, ou les bottines d'hommes armés jusqu'aux dents, qui crient à tue-tête dans les oreilles d'une aussi haute personnalité, qui, ... Après une bonne demie-dizaine dizaine de minutes, le convoi a pu se frayer un chemin, mais le message est passé. Et avec force.

Après le départ de la délégation onusienne, c'était au tour du gouverneur de province et sa délégation de quitter l'enceinte de la MONUSCO. Lui aussi en a eu pour son compte : "gouvernement irresponsable", "gouvernement irresponsable"... Ces mots ont dû résonner comme un affront à ses oreilles, tellement il n'y est pas habitué. Et tant mieux...

Ces jeunes n'en sont pas à leur première manifestation. A la veille du 52ème anniversaire de l'indépendance, pendant qu'ils préparaient une grande manifestation en distribuant des tracts d'appel et en invitant la population à sortir de la résignation, six d'entre eux avaient été arrêtés et détenus pendant une semaine par les services de renseignement. Ils seront relâchés, grâce notamment à la mobilisation de leurs collègues et d'autres jeunes partageant leur engagement. Le 15 août dernier, alors que se réunissait à Goma le sous-comité des ministres de la défense de la CIRGL, ils étaient parvenus à passer dans l'étroit filet des services de sécurité et avaient manifesté leur opposition au projet de déploiement d'une (autre) force internationale à l'Est de la RDC. Plus récemment encore, le 5 septembre, ils ont manifesté dans les rues de Goma, et adressé un mémo au Président de la République dans lequel ils demandaient le renforcement des FARDC et la démission de deux de leurs hauts commandants : le chef d'état-major général Didier Etumba, et le redoutable chef d'état-major de la Force terrestre, le général Gabriel Amisi Kumba dit "Tango Fort".

Ils promettent d'intensifier leur activisme, jusqu'à ce que révolution s'opère dans le pays. Le 21 septembre, journée mondiale de la paix, pourrait être leur prochain rendez-vous. Le 27 septembre, pendant qu'il se tiendra à New York une grande réunion sur la situation à l'Est de la RDC, ils promettent de faire à nouveau entendre leur voix. Ils refusent de se donner un nom et des structures, car leur démarche consiste avant tout à se défaire des sentiers bâtis auxquels on a habitué les congolais à se conformer. Ils se définissent tout simplement comme un mouvement d'éveil et d'action citoyens, avec pour slogan le mot swahili "INATOSHA !" (c'est-à-dire Assez ! ou Ca suffit !) : assez de la guerre, assez des injustices, assez de la cupidité des dirigeants, assez du système de gouvernance, ...

Les gens peuvent choisir de fermer les yeux ou de boucher les oreilles, mais il est clair qu'il y a une jeunesse congolaise qui est entrain de sortir de son mutisme et de sa résignation, et qui n'entend plus laisser libre cours à ceux qui se plaisent à orienter à leur manière son avenir. Pour ma part, je vois en eux poindre (à l'Est) le soleil de la révolution congolaise. Vous en doutez ? L'avenir nous dira qui, entre vous et moi, a tort ou raison...
Publié par jean-mobert à l'adresse  05:52

mardi 11 septembre 2012

La MONUSCO doit rétablir la paix en RDC, ou s'en aller : Mémorandum des jeunes congolais à Monsieur Hervé Ladsous


Pour endiguer la crise qui gangrène l'Est de la RDC et saisissant l'opportunité de la visite ce 11.09.2012 du Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les Opérations de maintien de la paix, Monsieur Hervé Ladsous, les jeunes conscientisés et révoltés de Goma viennent de sortir un Mémorandum exigeant la révision du mandat de la Monusco de manière à le restreindre au rétablissement rapide de la paix et de la sécurité en République Démocratique du Congo.

Ci-joint l’intégralité du Mémoradum.  
LA MEILLEURE MANIERE DE NOUS PROTEGER, NOUS, CIVILS CONGOLAIS, C’EST DE NOUS RETABLIR LA PAIX ET LA SUCURITE : LA MONUSCO DOIT Y ŒUVRER OU S’EN ALLER
Mémorandum adressé à Monsieur Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les Opérations de maintien de la paix
Goma, le 11 septembre 2012
Monsieur le Secrétaire général,
1. Le but primordial des Nations Unies est de « maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix […] » ;

2. La République Démocratique du Congo, notre pays, se trouve en situation de rupture de la paix et d’agression, et les conséquences sont incommensurables pour nous. Certes, il est de la responsabilité première du gouvernement de la République Démocratique du Congo d’assurer la paix et la sécurité à l’intérieur de ses frontières et de protéger la population, mais il est évident qu’il n’en est pas capable pour le moment, et la MONUSCO, en tant qu’instrument de la solidarité internationale à notre égard, ne sert à rien si elle ne peut pas suppléer à cette lacune et rétablir la paix rompue depuis tant d’années ;
3. La Résolution 2053 du 27 juin 2012 qui prolonge le mandat de la MONUSCO jusqu’au 30 juin 2013 comporte beaucoup trop d’assignations, qui finalement effacent l’essentiel, à savoir le rétablissement de la paix et de la sécurité, et rendent la Mission inefficace, inutile, voire outrageante à nos yeux. La Résolution 2053 comporte plus ou moins 19 assignations à la MONUSCO, telles que fixées dans la résolution 1925, paragraphe 12, points (a) à (p) et (r) à (t), sans compter d’autres « soutiens » au gouvernement de la RDC dans une pléthore de domaines. Il en a été ainsi depuis la création de la MONUC jusqu’à ce jour, et voilà plus d’une décennie que nous attendons en vain la précieuse paix ;
4. Nous sommes fatigués de mourir et souffrir sous le regard quasiment passif des Nations Unies à travers la MONUSCO, et nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. De fait, alors même qu’il est affirmé que la priorité actuelle de la MONUSCO est la protection des civils (résolution 2053, paragraphe 1), nous avons plusieurs fois été témoins des situations d’insécurité grave où les Casques bleus restent enfermés dans leurs camps, la population n’ayant d’autre choix que de se cantonner tout autour (Mushaki, Kiwanja, Bunagana, Rugari, …). Pire, il est arrivé parfois que dans l’imminence des attaques, la MONUSCO lève tout simplement le camp (cela s’est récemment passé à Rubare, en territoire de Rutshuru, notamment). Si sa présence ne peut pas servir à nous rendre ce que le gouvernement n’est pas capable de nous assurer, alors nous préférons nous passer d’un tel outrage. C’est pourquoi nous vous enjoignons de faire tout ce qui est en votre pouvoir, y compris saisir le Conseil de sécurité, pour que :
5. Le mandat de la MONUSCO doit être revu rapidement de manière à le restreindre aux seules assignations véritablement essentielles et prioritaires, à savoir :
a. Le rétablissement rapide de la paix et de la sécurité en République Démocratique du Congo, car c’est l’unique manière de protéger efficacement les civils que nous sommes. L’inverse ne se vérifie pas ;
b. La formation de nouvelles forces de sécurité de la République Démocratique du Congo, de manière à nous préparer à assurer notre propre résilience en matière de paix et de sécurité, car tout le reste (démocratie, justice, développement, …) en dépend.
6. Pour ce faire, les Nations Unies devraient adopter un plan clair en termes d’objectifs, de résultats ; un plan limité dans le temps, et non plus des mandats indéfiniment renouvelés sans aucune vision à terme, sans jamais atteindre des résultats tangibles, en gaspillant beaucoup de ressources, et sans permettre aux congolais de préparer la relève des Nations Unies ;
7. Que la MONUSCO nous rétablisse donc la paix et la sécurité ; que pour les maintenir et de les consolider, elle forme de nouvelles forces de sécurité congolaises ; alors elle pourra se retirer avec la certitude d’avoir rendu le peuple congolais à jamais reconnaissant envers les Nations Unies. Cela contribuerait véritablement à la consolidation des avancées significatives auxquelles la communauté internationale nous avait aidés à parvenir au cours des dernières années, avec notamment la réunification du pays et l’amorce du processus démocratique. Si par contre elle ne peut pas le faire, c’est que sa présence ne se justifie pas, et elle doit s’en aller, maintenant. Nous n’en attendons rien d’autre.
Fait à Goma, le 11 septembre 2012
CONTACT :
printemps.rdc@gmail.com

mercredi 5 septembre 2012

La non violence active en marche à l’Est de la RDC.


En prélude des assises des Chefs d’Etat et des Gouvernements de la Conférence Internationale sur la Paix des Grands Lacs prévues du 6 au 7 septembre 2012, plus de 50 jeunes de Goma révoltés ont manifesté après avoir remis une déclaration publique au Président Joseph KABILA via le gouvernorat de Province du Nord-Kivu.
NOUS VOULONS LA PAIX MAINTENANT pouvions nous lire sur les affiches qu’ils exhibaient au courant de leur balade non violente dans toute la ville de Goma.  
Ils ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer la traitrise constatée dans les rangs des FARDC en citant nommément certains officiers supérieurs qu’ils estiment incompétents et qui sont à la base de défaites enregistrées au front depuis Avril 2012 à l’EST de la RDC.
Sur d’autres calicots on pouvait lire :
Nous refusons l’hypocrisie. Nous refusons le mépris. Nous refusons de refaire les mêmes erreurs.
Nous refusons la « Force internationale neutre »
Nous voulons un traitement décent. Et des moyens. Et des commandants compétents et patriotes
Personne ne défendra mieux la RDC que ses propres enfants !
Ci-dessus l'intégralité de la lettre adressé au Chef de l'Etat. 

Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
Nous en avons ASSEZ de ces guerres qui, depuis tant d’années, prennent nos vies et celles de ceux qui nous sont chers, accaparent nos biens, bafouent notre dignité, et détruisent nos espoirs.
Nous en avons ASSEZ de la guerre, quelles qu’en soient les motivations, les méthodes ou les protagonistes : nous voulons la paix. Et nous la voulons MAINTENANT !  
Cependant, nous n’approuvons pas et n’accepterons pas le déploiement d’une « force internationale neutre », telle que vous êtes entrain de l’envisager au niveau de la Conférence internationale sur la Région des Grands-Lacs :
-          D’abord parce que ce serait une force de trop, dans une région déjà sur militarisée, où l’on dénombre beaucoup d’autres forces (MONUSCO, AFRICOM, FARDC, sans parler des nombreuses forces négatives comme le M23, les Maï-Maï, les FDLR, etc.) ;
-          Ensuite parce que comme vous en êtes conscient, il sera difficile, long et coûteux de mettre en œuvre cette nouvelle force. Or, nous avons déjà assez attendu, assez souffert, et nous sommes au bout de notre patience. Vous avez peut-être tout votre temps, mais les groupes armés qui nous tuent, nous violent, incendient nos habitations, et conquièrent nos villages, eux ne nous ferons pas de répit en attendant gentiment que cette force incertaine vienne les défaire ;
-          Enfin parce que même si par quelque magie, et après on ne sait combien de temps, cette « force internationale neutre » venait à être déployée, elle ne fera rien de mieux que la MONUSCO qui « observe » nos malheurs depuis tant d’années déjà ; elle ne produira pas de meilleurs « résultats » que les opérations conjointes menées avec le Rwanda. Qui plus est, elle risque de s’installer dans la durée, comme celles qui l’ont précédée.
Nous ne voulons donc pas d’une force autre que les FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. Tout ce que nous vous demandons de faire c’est de :
1.      Assainir la chaîne de commandement de nos forces de sécurité (armée, police, renseignement). A ce sujet, nous exigeons que le Chef d’Etat-Major Général , le Lieutenant-Général Didier Etumba et le Chef d’Etat-major de la Force terrestre, le Général Gabriel Amisi Kumba dit « Tango Four » et tous les officiers de leur acabit soient immédiatement démis de leurs fonctions et remplacés par des officiers plus compétents et loyaux (la République n’en manque pas !), parce qu’à n’en juger qu’à leurs résultats, ils ont lamentablement failli à leur mission, et humilié les hommes sous leur commandement ainsi que tout le peuple congolais ;

2.      Une fois le commandement des FARDC et des autres forces de sécurité assaini, mettez-les dans des conditions humaines décentes et dotez-les rapidement de moyens matériels, techniques et financiers suffisants, afin qu’ils soient en mesure de donner le meilleur d’eux-mêmes pour libérer la Nation de tous les groupes armés et des agresseurs. C’est de cette seule manière que l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays seront rétablies rapidement et maintenues de façon durable. C’est non seulement une solution plus efficace et plus rationnelle, mais aussi une option qui respecte notre dignité en tant que Nation.
Tout en vous rappelant que la défense de notre pays ne revient pas à des pays tiers ou à la « communauté internationale », nous vous demandons d’insister auprès du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour que le Chapitre VII de la Charte soit effectivement appliqué, et que la MONUSCO exécute effectivement son mandat, ou se retire carrément.
Comprenez, Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, notre révolte légitime.  

lundi 3 septembre 2012

Loi américaine contre le trafic des minerais de sang: «un embargo de fait», selon la Fec

Radio Okapi

Le vice-président de la filière de l’étain à la chambre de mines de la
Fédération des entreprises du Congo (Fec), John Kanyonyi, a déploré la
manière dont est appliquée la loi américaine Dodd Franck, qui oblige les
entreprises utilisant des minerais issus de zones des conflits à publier
leur origine. «Depuis le 1er avril 2011, nous vivons une situation
d’embargo de fait», a-t-il affirmé, mercredi 29 août, dans un entretien
à Radio Okapi.

La Securities and exchange commission (Sec) a en effet décidé, la
semaine passée, qu’à partir du 31 mai 2014 les entreprises qui utilisent
l’or, le tantale, le tungstène et l’étain devraient lui fournir un
rapport pour indiquer l’origine des ces minerais.  Il s’agit d’une
décision d’application de la disposition 1502 de la loi américaine Dodd
Franck de réforme de Wall Street et de protection du consommateur
promulguée en 2010.

Agathe Mpona: John Kanyonyi, comment réagissez face à cette décision de
la Securities and exchange commission ?

John Kanyonyi: Nous avons pris contact à plusieurs reprises, à travers
la Fédération des entreprises du Congo (Fec) où je représente la filière
stannifère, [avec les responsables américains]. Nous leur avions dit que
leur loi nous posait problème. Si l’esprit de la loi en soit était à
louer, ses mesures d’application tombaient de manière subite.

Depuis le 1er avril 2011, nous vivons une situation d’embargo de fait;
Cette loi a poussé les consommateurs américains à se désengager de notre
pays étant donné qu’on n’avait pas encore mis en place le mécanisme dit
‘de diligence raisonnable’.

Alors qu’avec l’appui de notre ministère de Mines, nous avons déjà
assaini le secteur sur trois volets: la traçabilité des minerais, la
diligence raisonnable et la certification régionale, cette loi est venue
pratiquement en porte-en-faux et a remis en cause toutes ces
initiatives. D’autant plus qu’à travers l’OCDE, nous étions déjà engagés
à discuter avec tout le monde, y compris les Etats-Unis d’Amérique.

AM: Donc, selon vous, cette disposition tombe mal alors que le
gouvernement congolais et vous, ses partenaires, vous étiez déjà en
plein processus de traçabilité

JK : Ah oui ! Au niveau du Katanga, ont est déjà très en avance. Il y a
une initiative de la traçabilité, qui a été mise en place par
l’industrie de l’étain. Elle fait quand même que les opérateurs
économiques établis au Katanga aient toujours accès au marché international.

En outre, le Gouvernement a assaini le secteur à travers beaucoup de
dispositions légales. Nous nous sommes engagés surtout à adopter le
Guide de diligence raisonnable de l’OCDE, qui est aussi celui des
Nations unies et de la CIRGL. Et nous avons pratiquement adopté la
réponse du concept ‘minerais du conflit’.

Cette loi américaine concerne les opérateurs américains et ceux qui sont
côtés à la Bourse des Etats-Unis, mais avec un impact négatif sur
presque toute la partie orientale de notre pays. [Elle entraine] des
conséquences fâcheuses sur la vie des milliers de Congolais qui
dépendent de l’exploitation minière et sur l’assiette fiscale de l’Etat.

AM: Est-ce qu’avec la situation de guerre dans l’Est du pays, tout le
travail que vous avez fait en amont ne tombe-t-il pas caduc ?

JK: Notre position est claire : si nous devons respecter scrupuleusement
les guides de diligence raisonnable, qui ont été adoptés par notre
Gouvernement aussi, dès qu’il y a un groupe armé qui contrôle n’importe
quel site, nous nous désengageons. Nous ne pouvons pas nous
approvisionner dans des zones qui sont sous le contrôle des groupes armés.

Je peux vous dire que nous nous étions désengagés du territoire de
Walikale (Nord-Kivu), parce qu’il y avait un groupe Mai-Mai qui
percevait des taxes illégales là-bas. Nous sommes en train de voir
comment nous allons requalifier ce site pour le considérer comme un site
de catégorie verte et peut-être recommencer dans les jours qui viennent.

Nous travaillons étroitement avec notre Gouvernement selon un standard
internationalement reconnu et qui est respecté par tous les acteurs, y
compris nous les opérateurs économiques.

AM: Peut-on dire que les minerais congolais qui sortent par votre
circuit ne sont pas des minerais de sang ?

JK: Aujourd’hui, il n’y a aucun opérateur qui peut oser sortir un seul
kilo, s’il n’a pas respecté les critères établis dans les guides de
diligence raisonnable; à moins de le faire frauduleusement.

AM: Est-ce que ces dispositions sont bien respectées sur le terrain ?

JK: Jusqu’à nouvel ordre, c’est bien respecté sur le terrain. Notre
ministre de tutelle a dû suspendre deux comptoirs chinois qui n’avaient
pas respecté les normes. C’est pour vous dire que la vigilance est tous
azimuts même du côté des autorités.