mardi 30 avril 2013

Question de refugiés rwandais au Congo


Les avis sont partagés au sein de la population de Goma sur cette question. Certains estiment la position du gouvernement congolais intelligente et rationnelle car la sécurité des ces refugiés n’est pas garantie à ce jour et d’autres assurent que l’opportunité est offerte à la RDC pour livrer les citoyens rwandais chez eux ; qui pour la plupart ont pris les armes pour se protéger et donc sèment la terreur et la désolation dans les territoires et villes de l’Est de la RDC. Les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, milice hutu ayant migré en RDC dès 1994), notamment.

Question de refugiés rwandais, chasse gardée du gouvernement congolais.
Pour Justin, passager rencontré dans un taxi bus à Goma : « C’est l’occasion de se débarrasser de ces refugiés pour qu’ils aillent s’établir confortablement et dans les bonnes conditions chez eux. Car dit-on, on n’est mieux que chez soi. »
« Si un pays estime qu’il est à mesure d’accueillir tous ses refugiés sur son sol après plusieurs jours passés en exil, pourquoi s’y opposer. A moins que le gouvernement congolais ait l’intention de faire la question de refugiés sa chasse gardée ? » S’interroge Paul Dusabe, ingénieur en construction.
Guy Hamuli, enseignant à l’école secondaire affiche une crainte. « C’est une grande imprudence de renvoyer les refugiés d’un pays, sinon vous aurez toute la communauté internationale derrière votre dos ; pour non assistance des personnes en danger. Le régime de Kagame joue à la diversion, car il sait très bien que la plupart de ses citoyens en exil sont de l’ethnie hutu et donc un bon débarras s’il ne rentrait pas avant le 30 juin 2013. »

Parce qu’ils ont pris les armes, ils ne méritent pas protection car dangereux.
Madame Ange Bikuba, analyste estime que comme certains refugiés rwandais ont pris les armes en territoire d’exil, il revient au gouvernement hôte de les désarmer et les renvoyer au pays d’origine pour sécuriser sa population. On n’héberge pas un visiteur armé, car il est dangereux.
Même s’ils devenaient congolais à partir du 30 juin, mais à ma connaissance, le Rwanda accepte la double nationalité, donc rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme comme disait, Lavoisier. Les pays de la sous région des grands lacs doivent faire la paix s’ils prétendent à un développement durable ; car on ne fête pas quand ça brûle chez les voisins.

Rencontre de Pretoria
Sous la facilitation du HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) par l’entremise de son Directeur du bureau régional pour l’Afrique, Monsieur Georges Okoth-OBBO, il s’est tenu le 18.04.2013 à Pretoria en Afrique du Sud, un mini sommet sur la stratégie globale relative aux solutions durables pour les refugiés rwandais.
Y ont pris part, 12 ministres de l’intérieur des pays qui ont accordé l’asile aux citoyens rwandais de 1959 à 1998. Il s’agit notamment du Kenya, du Malawi, du Mozambique, du Burundi, de la RDC, de la République du Congo, de la RSA, de l’Ouganda, du Zimbabwe, de la Zambie, de la Tanzanie et du Rwanda lui-même.
Le Rwanda représenté par Madame Séraphine Mukantabana, ministre en charge des catastrophes et des refugiés, pays à l’honneur, a au cours de cette journée  démontré qu’au regard de la clause de cessation du statut de refugié lui accordée par le HCR, aucun citoyen rwandais ne serait admis à l’étranger ; les conditions devenues meilleures au pays d’origine, et ce à partir du 30 juin 2013.
Estimant qu’il n y avait pas de conditions valables pour eux de continuer à mener une vie pénible à l’étranger alors que tous les indices de bonne gouvernance étaient favorables à l’instar de l’IDH du PNUD. Bien côté parmi les pays africains.
La clause de cessation du statut de refugié développé à l’article 1.C de la convention du 28 juillet 1951 relative au statut des refugiés entrée en vigueur le 22 avril 1954 et prévue également à l’article 1.4 de la convention de l’OUA du 10 septembre 1969 ; il stipule ceci : « si les circonstances à la suite desquelles toute personne a été reconnue comme réfugiée ayant cessé d’exister, elle ne peut plus continuer à refuser de se réclamer de la protection du pays dont elle a la nationalité. »
La RDC qui héberge au regard des statistiques provisoires de 2011 fournies pas le HCR, 127.537 sur son sol a refuser de signer cette clause.
Pour Julien Paluku, Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, s’exprimant le 21.04.2013 dans une conférence de presse : « la RDC n’est pas opposée à la signature de cette clause de cessation mais elle pose de préalables. Le Rwanda dans les jours qui viennent niera l’existence de ses citoyens en RDC parce qu’ayant acquis la nationalité congolaise de fait. Précision, la nationalité congolaise ne s’acquiert pas de manière collective » précise le gouverneur.

Nous exigeons :
-    -  Identification et enregistrement de tous les refugiés rwandais vivant au Congo car ils ne sont plus dans le camp depuis la vague de retour forcé en 1957 après leurs fuites du génocide de 1994.
- - Obtention de leur intention de rentrer si ça se fera dans la dignité et la sécurité.
-  - Evaluation et mise en œuvre de l’accord tripartite signé en 2010 à Kigali le 17.02 et ses modalités signés à Goma, le 30.7.2010.


Afrique Noire, toujours sous le joug de l'Occident

Mary Robinson, l’envoyée spéciale de l’Onu pour la région des Grands Lacs séjourne en RDC. Elle vient remettre de l'ordre dans le boutique des Etats de la région. Pitoyable, pathétique que nos gouvernants s'obstinent à faire mieux leur travail régalien que sous pression de l'occident. Des vrais SOUS PREFETS DE L'OCCIDENT, comme disait l'autre.

lundi 29 avril 2013

Un nouveau né dans le monde des médias du Sud-Kivu/RDC, TLF Magazine.


TLF Magazine, Transmission de la Langue Française. Un magazine mensuel visant la vulgarisation de la langue française et la promotion de la culture.

Sous le haut patronage du Gouverneur de Province du Sud-Kivu, Marcelin Cishambo, dans le beau cadre de l’Hôtel Résidence à Bukavu, salle Bodega, le numéro 00 de TLF Magazine a été lancé officiellement ce samedi 27 avril 2013 devant un grand public passionné de la lecture et de l’art. 


Entre autres sujets abordés dans ce magazine de 48 pages, en papiers photos, en couleur et d’une forme impeccable ; Elections : mode par excellence de désignation des dirigeants, M23 : des plans dévoilés et des politiques démasquées ; l’O.I.F, un grand colosse pour un monde idéal, Fally et Ferre : l’Avenir de la Musique ; Tout puissant Mazembe, de l’origine à nos jours ; en annexe une Bande dessinée et un photo roman avec comme titre les revers de l’amour matériel.


Initié par deux jeunes chevronnés écrivain, Benjamin Mweze Bahati et artiste Nathan Matabaro, TLF Magazine est une résultante des actions du département de la communication de TLF Association créée en 2007 à Bukavu au Sud-Kivu.

TLF, asbl est né pour raviver et susciter l’intérêt à la lecture et au théâtre éducatif en milieu des jeunes de la RDC en général et ceux de la région du Kivu en particulier.

Etaient de la partie, le gouverneur de Province, leurs excellences ministres provinciaux de l’éducation et de la santé, les membres du cabinet du gouverneur de province, les honorables députés provinciaux, les journalistes de la presse audio visuelle et écrite de Bukavu et Goma, les étudiants, les agents et fonctionnaires de l’Etat et plein d’autres amateurs d’art et de la culture.  

Un théâtre sur le jubilé d’or de la RDC, un karaoké avec l’orchestre quartier des As, un sketch éducatif sur le rôle des médias locaux avec les comédiens locaux Jaja et compagnie, une cérémonie de remise de brevets de mérite aux organisations et personnalités ténors de la culture au Sud-Kivu, tels étaient les activités de l’agenda qui ont accompagné la sortie officielle du tout premier magazine de TLF.


« Ce premier magazine est le fruit d’un travail de titan de quelques jeunes écrivains et journalistes de Bukavu, Goma et Lumbumbashi avec pour objet la valorisation et la promotion de la culture française et de l’écriture en milieu des jeunes. Je suis content car mon rêve d’hier se réalise aujourd’hui et avec une réussite sans pareil » a fait savoir, plein d’émotions Benjamin Mweze, Directeur de Programme à TLF asbl et rédacteur en chef de TLF Magazine ovationné par la foule.

« Ce genre d’initiatives méritent le soutien et l’appui de tout un chacun de nous ici présent pour valoriser les œuvres locales et qui plus est la culture sous toutes ses formes », a déclaré Marcelin Cishambo dans son mot de circonstance. 
De retour de Bukavu, Ch. F. 29.04.2013

vendredi 19 avril 2013

Cachet à Matata Ponyo pour son engagement

18 avril 2012, 18 avril 2013, une année jour pour jour depuis l’entrée en fonction du premier ministre congolais Matata Ponyo. Un évènement qui mérite une attention particulière.
A l’occasion de cet anniversaire, Il a organisé une conférence de presse hier 18.04.2013 à Kinshasa où il a brossé rapidement ses quelques réalisations.

Très théorique tout ça.        
                                                                          
-      - Le cadre macro-économique s’est nettement améliorer grâce à la rigueur dans la gestion des finances publiques et à la bonne gouvernance. Résultats : avec les ressources budgétaires propres, on a financé de nombreux projets sociaux (construction routes, écoles et hôpitaux à l’ouest du pays) et d’infrastructures sur l’ensemble du pays.
-    - La stabilité du niveau général des prix et du taux de change qui contribue généralement à l’amélioration du climat général des affaires et à la promotion d’une croissance forte. La baisse du taux d’inflation à 2,7% en 2012. La croissance économique a dépassé les 7 % la même année, s’est réjouit le Premier ministre.
-    - Dans le domaine de la sécurité intérieure, Matata Ponyo salue l’engagement de la communauté internationale dans la pacification totale de l’Est du pays.
-      La bancarisation de la paie des agents de la fonction publique (enseignants, militaires, policiers, etc.)

Croisons les regards
Je pense, à mon humble avis, que l’heure est arrivée où les citoyens congolais se doivent de pousser des cris de joie et saluer les efforts fournis par le gouvernement Matata qui travaille sans relâche au bien être de son peuple au prix du dur labeur et de la rigueur.


A Kampala, les pourparlers entre le gouvernement et les rebelles du M23 s'enlisent. 

Dans l'entre temps, ils sont estimés à plus d'un million de citoyens congolais  
mis sur le chemin de l'exil au Nord-Kivu. Ils crient famine et leur santé est précaire. 
Ils dorment à même le sol dans des logis de fortune.  

Dans l'entre temps, ils sont estimés à plus d'un million de citoyens congolais
mis sur le chemin de l'exil au Nord-Kivu. Ils crient famine et leur santé est précaire.
Ils dorment à même le sol dans des logis de fortune.  
Plus de trente groupes armés sévissent l'Est de la RDC. Ils tuent, volent et violent les citoyens congolais. 












Tout va mal, du sur place, impasse, navigue à vue.
Les voiries urbaines sont inexistantes sur l'ensemble du territoire national.
Et pour cause, on attends le débloquement des fonds la commununauté internationale. 
Arrêtons de voir le noir dans toutes les initiatives entreprises par nos gouvernants. Renonçons à chercher la bête noire dans toutes leurs actions.
Stoppons avec nos jérémiades et considérons les avancées significatives constatées dans plusieurs domaines de la vie publique du citoyen congolais. A tout Seigneur, tout honneur.
L'eau et l'électricité. Paix à leurs âmes dans les milieux tant urbains que ruraux.

Tutellisation de RDC, seul mérite de ce gouvernement de Matata
Dieu a crée le monde en six jours. Et en une année vous demandez aux créatures divines que sont les membres du gouvernement Matata de modifier la donne ? Ne soyons pas pressés.

Les manifestations pacifiques consacrés dans notre constitution sont réprimées dans la violation des
droits humains. Arrestations arbitraires sont légion 
 
Laissons le temps au temps et attendons que la communauté internationale  (FMI, Banque Mondiale, Union Européenne, ONU)  secoue sa poche en dépit des richesses naturelles que nous possédons pour vivre le paradis.
Les soins de santé primaire ne sont pas garantis à la population congolaise.
Seuls les nantis ont la possibilité de se faire soigner à l'étranger. 

Les aires de jeu sont à compter au bout du doigt. Les autres disciplines
sportives  autre que le foot manque d'appui considérable. 
Notre technocrate, premier Ministre Matata Ponyo est sur la même planète que sa population. Il émet sur la même longueur d’onde.

L'éducation primaire n'est pas gratuite comme stipulé dans la constitution.
Peu d'enfants sont scolarisés. Plusieurs analphabètes.
Ils deviennent donc bandits par manque d'encadrement
de la part de leurs parents qui  sont au chômage pour la plupart.
Un détracteur chantait ce morceau : « La RDC se porte mieux, oh pardon mal il y a un an, beaucoup plus mieux, oh non, plus malade il y a cinquante ans, et son état s’améliore, oh hisse, se dégrade, se détériore, se meurt à petit feu du jour au jour. »

Quand on veut tuer un moustique, on claque les mains à maintes reprises et le moustique croit qu’on l’applaudit alors que c’est tout le contraire.

“C’est une faute énorme de croire que l’Europe, la France, les États-Unis, ces pays esclavagistes, vont aider l’Afrique. C’est impossible. Ils ne pourront jamais, jamais, au grand jamais, aider généreusement le développement de l’Afrique Noire. Jamais. Impossible. Ils ne l’ont pas fait pendant six siècles. Ils ne le feront jamais.” Théophile Obenga

mardi 16 avril 2013

RDC : Mouvement du 23 Mars QUID ???


Mouvement du 23 Mars : perception des habitants de Goma ?

L’adoption le 28 mars dernier au conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2098 qui crée une brigade d’intervention rapide avec un mandat robuste et offensif d’empêcher l’expansion des groupes armés, de les neutraliser et de les désarmer  à l’Est de la RDC suscite des réactions négatives dans le chef du M23, un de groupes armés visé par la résolution, actif au Nord-Kivu depuis Avril 2012.
Tout le monde le sait : on attribue à ce mouvement plusieurs dégâts humains et matériels lors des affrontements entre ses militaires et l’armée loyaliste d’abord en Novembre 2012, cause de la chute de la ville de Goma et ensuite entre eux-mêmes en Mars 2012. Ce qui a abouti à la reddition du redoutable seigneur de guerre à la CPI via l’ambassade des USA au Rwanda, le 18 mars 2013 Bosco Ntanganda. 
Désormais le mouvement du 23 mars qui pourtant se retrouve sur la table de négociation à Kampala, capitale ougandaise avec le pouvoir de Kinshasa pour évaluer les accords signés le 23 mars 2009 à Goma, se livre à une propagande visant à désapprouver cette résolution.
Il a donc pris l’initiative d’écrire à la RSA et à la Tanzanie, pays favorables à l’envoi des troupes dans cette brigade les priant de rejeter cette résolution alléguant le ménagement de la population au bain de sang que cela engendrait. Dans un autre communiqué rendu récemment, il affirme être prêt à réagir s’il venait à être attaqué par cette brigade d’intervention qui sera incorporée au sein de la Monusco, mission onusienne en RDC.
Dans cette situation effervescente, nous avons pris l’initiative d’aller à la rencontre de la population de Goma pour récolter les avis et opinions sur l’action de la rébellion du M23 taxée de force négative par le gouvernement congolais en dépit de la poursuite de leurs pourparlers à Kampala.

La population de Goma dit ses quatre vérités
« Le M23 est une création pure et simple du pouvoir illégal et illégitime de Kinshasa. Il veut blanchir le simulacre d’élection de Novembre 2011 dont ils sont issus en créant des groupes armés ici et là. Sinon où trouve-t-ils leurs armes ? C’est une stratégie de manipulation qui consiste à créer des problèmes puis après venir en messie, sapeur pompier, en apportant des solutions préétablies pour se faire applaudir. Le peuple n’est pas naïf ; nous les attendons au tournant. » Ainsi fulmine, l’air inquiet, un conducteur de taxi bus à Goma.
Pour un analyste et cadre dans une société de transport locale : « Ce mouvement n’est rien d’autre qu’un bouclier du Rwanda contre les FDLR (Forces De Libération du Rwanda, Hutu qui ont migré vers la RDC en 1994 lors du génocide). Ils ont comme mission l’interposition pour éviter le retour de ces derniers en République Rwandaise. D’où l’appui en hommes et en munitions de la part de son parrain le chef de l’Etat Rwandais et son allié de l’Uganda Kaghuta Museveni. »
« La communauté internationale a des visées belliqueuses dans la région orientale de la RDC. Il instrumentalise les citoyens congolais dépourvus de sens patriotisme et d’autres étrangers pour déstabiliser les coins stratégiques de notre pays. Tout ceci au grand dam de la population civile, car elle est contrainte à l’exile forcé, elle périt, elle est violentée ; bref la somalisation de l’Est de la RDC. Aucun mensonge ne peut durer éternellement, un jour viendra où la situation se retournera contre eux. J’exhorte les miens à prier sans cesse. » Conseil une quadragénaire, enseignante d’histoire dans une école secondaire de la place.
Dans un tout autre chapitre, certains personnes estiment légitimes les revendications du M23.

Problème de gouvernance à l’aune des groupes et milices armées en RDC
« La RDC est classée dernière au monde du point de vue Indice développement humain, IDH deux fois de suite par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, ndlr) fondé sur l’espérance de vie, le niveau de l’éducation et le niveau de vie de la population d’un pays ; dernière  selon la fondation Mo Ibrahim en matière de Bonne gouvernance. Notre pays a un problème flagrant de leadership ; conséquence des guerres récurrentes, du déficit de la balance commerciale, du surendettement en dépit des initiatives d’effacement de la dette publique entreprises par le FMI et la BM depuis 2010. Le pouvoir d’achat du citoyen moyen congolais est faible, les agents de la fonction publique sont clochardisés, l’armée et la police paupérisées, bref l’avilissement de la population par les régimes qui se sont succédés depuis l’indépendance. » Lâche un retraité de la fonction publique à Goma.  
Il ne s’arrête pas là : il poursuit en ces termes : « Ce mouvement dit tout haut ce que l’ensemble de la population dit tout bas. Là où le bas blesse, c’est le fait qu’ils ont pris les armes mais en Afrique, la plupart de dirigeants sont arrivés à la tête du pays, arme à l’épaule, la démocratie est un mot occidental et donc propre aux blancs. Partis politiques, élections etc. est loin d’être ancré en nous africains. »
Une femme ménagère rencontrée au centre ville de Goma, s’est aussi exprimée sur le sujet. Pour elle : « Les revendications contenues dans le projet de société du M23 devraient rencontrées l’assentiment de tous les citoyens congolais mais si et seulement si ; ils n’étaient pas téléguidés par les pays étrangers et qui pis est le Rwanda et l’Uganda. Une rébellion congolo-congolaise serait accueilli avec pompes car Kinshasa ignore la force du peuple. »  
C’est un agneau à observer de près ; il risque de se muer en loup féroce une fois au pouvoir.
Un philosophe conclût en ces termes : « Le Congo sera construit par les Congolais ou il ne le sera pas. » L’ONU avec ses dizaines de résolutions qui ne changent rien sur terrain  ne voudra jamais que la paix revienne chez nous car il tire profit de ces guerres. No M23, No Job, arguent certains cadres de la communauté internationale hors micro.
Goma, 15.04.2013.

jeudi 4 avril 2013

La résolution "révolution" 2098 de l’ONU ne finit pas de faire parler d'elle à Goma.


La résolution "révolution" 2098 de l’ONU ne finit pas de faire parler d'elle à Goma. Voici quelques réactions.
NB : Cet article a d'abord été publié sur RNW le 03.04.2013


Par Chantal Faida, Goma

Le conseil de sécurité de l’ONU a annoncé jeudi 28 mars avoir adopté la résolution 2098, qui crée une brigade d’intervention rapide constituée de 3069 hommes pour combattre les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
Cette brigade sera intégrée au sein de la Monusco, la mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo, mais avec un mandat robuste et offensif d’empêcher l’expansion des groupes armés, de les neutraliser et de les désarmer. Son objectif : la stabilisation de l’est du pays. Sa base sera donc la ville de Goma ; avec un mandat d’un an.
Victoire diplomatique de Kinshasa
Pour Paul M,  opérateur politique, "c’est une réussite diplomatique à saluer d’autant plus que cette brigade a un mandat offensif et non défensif comme ce fut le cas de la Monusco pendant près de dix ans déjà avec un bilan mitigé des réalisations. Notre gouvernement remporte la guerre à travers la voie militaire de ce point de vue."
"C’est une bonne nouvelle car la délégation de Kinshasa aux pourparlers en cours à Kampala aura une base arrière sur laquelle s’appuier, chose qui était impensable autrefois quand elle négociait pieds et mains liés après la débâcle de la chute de Goma en Novembre 2012", atteste Jules R., analyste indépendant.
Un déploiement inadmissible
"Je déplore cette manière d’agir des Nations unies qui confirme la mise à mal de la souveraineté de notre pays, confie  Jeanne F.,  activiste féministe. Est-ce que notre présidence est entre les mains du conseil de sécurité désormais ? Sans nous consulter, ils déclarent l’état de guerre dans notre pays."
De la poudre aux yeux
Eugene Baraka, un notable de Goma, pense aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) : "Quel est le prix à payer à ces hommes qui viendront mourir pour sauver notre peau ? C’est de la poudre aux yeux tout ça. Les Nations unies veulent se racheter après l’échec encaissé de leurs opérations pendant près de dix ans en RDC. Dans aucun pays du monde, les forces onusiennes ont ramené la paix. Désormais, que deviennent nos vaillants FARDC, paupérisées, clochardisées et infiltrées ? La panacée c’est la réforme de l’armée."

À Goma, "l’absence de Ntaganda ne va rien changer"


La reddition de Bosco Ntaganda et son transfert au siège de la Cour pénale internationale alimentent encore les discussions dans les rues de Goma au Nord-Kivu.

Cet article a d'abord été publié sur RNW, le 26 mars 2013.
Par Chantal Faida, Goma
Certains saluent l'événement en espérant la réparation des dommages cau
sés par celui qu’on surnomme Terminator, alors que d’autres, par contre, restent indifférents et estiment que le problème est ailleurs. Ils ne croient pas à l’extirpation d’une seule personne dans le contexte des guerres récurrentes au Nord-Kivu depuis plusieurs décennies déjà.
Fin de l’impunité"Ntanganda n’est pas n’importe quel personnage. Deux mandats d’arrêts internationaux : celui d’août 2006 et de juillet 2012 à son encontre. Il est l'auteur de plusieurs crimes et il a enrôlé plusieurs enfants dans les rangs des groupes armés en Ituri en Province orientale en 2002 et au Nord-Kivu depuis 2009. Je salue avec deux mains sa reddition et j’espère que justice sera rendue par la Cour pénale internationale aux victimes. Finie l’impunité", affirme avec enthousiaste Samuel, jeune étudiant de Goma.
"Pour une fois, le Rwanda et les USA soutiennent les efforts de paix en RDC. Je pense que l’Accord-cadre du 24.02.2013 signé à Addis Abeba y est pour quelque chose,  atteste Jules, analyste indépendant. Les pays signataires de cet accord ont pris l’engagement ferme de ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations unies. Le gros du travail qui reste à faire est de sanctionner les camarades de Bosco Ntaganda à l’instar de Jules Mutebusi, Laurent Nkunda etc., qui jouissent des largesses de la communauté internationale."
"Etablir le niveau de responsabilité de tout un chacun"
Karim, à la recherche d'un emploi, attend un éventuel verdict avec impatience : "Lors de sa comparution à La Haye, il devra nécessairement dévoiler ses alliés rwandais et congolais et on saura qui est responsable de quoi dans les guerres récurrentes et incessantes à l’Est de la RDC. Je suis impatient et j’attends le verdict qui sera rendu sur le dossier Ntaganda."
Et Karim d'en appeler à Fatou Bensouda : "Que la procureure de la CPI Fatou Bensouda fasse preuve de rigueur et de perspicacité afin d’établir le niveau de responsabilité de tout un chacun dans le conflit congolais."
"La justice ne vas pas ressusciter les morts"
"Pourquoi il a pris tout son temps avant de se rendre ou soit avant que la communauté internationale ne mette lui mette la main dessus ? Six ans durant, il a commis d’autres crimes de guerre et crimes contre l’humanité graves qui peut-être n’auraient pas eu lieu ? La justice ne vas pas ressusciter les morts innocents ou consoler les familles des victimes de crimes odieux qu’il a commis", se désole Carine, commerçante à Goma.
Pour Jean Robert, "en tout cas, les populations de l’Est de la RDC ne se font aucune illusion : l’absence de Ntaganda ne va rien changer à leur situation."
Le soleil qu’est la justice apparaîtra
Certes, les acteurs politiques au Nord-Kivu, à Kinshasa et à Kigali restent les mêmes, la rébellion du Mouvement du M23 sévit toujours en territoire de Rutshuru en attendant l’aboutissement des pourparlers en cours à Kampala,  et d’autres milices pullulent dans la région instable du Nord-Kivu.  Mais l’on peut affirmer sans peur d’être contredit que toute aventure, aussi atroce soit-elle,  a une fin. Quelle que soit la longueur de la nuit pour les victimes ; le soleil qu’est la justice apparaîtra.

lundi 1 avril 2013

Journée mondiale de l’eau : Tableau sombre de pénurie d’eau à Goma


En ce 22.03.2013, le monde entier célèbre le 10ème anniversaire de la journée internationale de l’eau.

Il n’est un secret pour personne que la RDC regorge près de 40% de réserves mondiales et plus de 20% de réserves africaines d’eau. Mais, l’ironie du sort est que plus de trente quatre millions de congolais n’ont pas accès à l’eau potable ; selon le rapport 2013 de l’Unicef-RDC (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance ndlr).
En Province du Nord-Kivu, plus généralement et dans la ville de Goma particulièrement la carence d’eau demeure un calvaire et qui pis est, un désastre pour les habitants. Dans la majorité des quartiers de Goma, l’eau est quasi absente sur les robinets. Du coup la population recours à l’eau de pluie pour faire face à cette pénurie ; avec tous les risques de maladie hydrique (choléra surtout) que cela court. 
Vie de désert au bord du Lac
« La dernière fois que l’eau a coulé dans mon robinet remonte à Janvier 2002, peu avant l’éruption du Volcan Nyiragongo. Ma famille est désormais abonnée aux services des vendeurs ambulants d’eau sur des vélos. Cela me coûte énormément cher car je débourse par jour près de 1.200 FC en raison de 200 FC par bidon de vingt litres. » Se désole Guilaine, ménagère résidant à Katindo.
« Pour raison de rationalité de la petite quantité d’eau acquise hors prix auprès des tanks des privés ; désormais, la lessive domestique est faite en série. C'est-à-dire que les habits des parents sont lessivés en premier ; car moins sales, ensuite viennent ceux des aînés et enfin les habits des cadets. A cela, s’ajoute, le bain à manches courtes pour les enfants garçons. Pour signifier que les membres inférieurs et supérieurs sont priorisés. C’est vraiment catastrophique alors que le lac Kivu est juste en face de nous. » Fustige Amani, habitant du quartier Ndosho.
« Je me réveille chaque jour à cinq heures du matin pour aller chercher l’eau potable à la plage du peuple. Par moment on croise les militaires en patrouilles sur nos chemins. Ils nous intimident et menacent de viols. Depuis lors, je m’associe à d’autres jeunes filles de mon quartier pour aller puiser. Et comme si cela ne suffisait pas, l’eau manque au Lac. Les tanks d’eau aménagés par l’ONG Oxfam sur le lieu, ne sont pas alimentés en eau potable par manque de carburant du moteur alors que nous payons 50 FC par bidon de vingt litres. La gestion de ces recettes par la Regideso laisse à désirer.  Où va cet argent ? S’interroge, bidon au dos, Fifi, la vingtaine révolue.
« L’accès à l’eau potable est un droit inaliénable en RDC. La population doit donc penser à se prendre en charge au travers des manifestations non violentes – marches pacifiques, déclarations publiques etc. - pour revendiquer l’accès à l’eau potable. » Propose Gautier Misona, président la société civile, ville de Goma.

Regiso et SNEL, jet de responsabilité mutuel
«  Plus question de temps, l’eau coulera dans les robinets des quartiers non servis en eau. Nous sommes passés de 10 à 40% de desserte en eau potable dans moins de 7 ans. Nous avons signé des contrats de partenariat avec plusieurs bailleurs de fonds ; à l’instar de Mercy Corps. Nos équipes sont à pieds d’œuvre pour remplacer les anciennes tuyauteries rouillées et installer des nouvelles là où il y a en avait pas. Néanmoins, nous avons demandé aux habitants servis de revendre le bidon d’eau à 50 FC, deux bidons de vingt litres.» Déclare Déo Kabiona, Directeur Provincial de la Régie de Distribution d’eau à Goma (REGIDESO ndlr).
« L’autre problème réside au fait que la SNEL (société Nationale d'électricité)  ne nous alimente pas en énergie électrique suffisante et régulière pour faire tourner nos machines. Nous recourons aux groupes électrogènes pour alimenter quartier par quartier pendant quelques heures. Et cela nous coûte extrêmement cher. Que nos clients paient leurs factures à temps pour que nous puissions bien travailler.» Conclût-il.
L’eau c’est la vie dit-on.  Les autorités compétentes feraient mieux de travailler pour donner sens à ce dicton et éviter qu’il ne demeure creux aux oreilles de la population.   « C'est en améliorant son image que l'on améliore ses performances.» Disait Aristote

Ch. F.
22.03.2013