mardi 30 octobre 2012

LA RDC A BESOIN DE LEADERS DIGNES

Défense de la chute de Goma : tous les espoirs reposent sur la Monusco. Le Rwanda plus puissant que la RDC ?

casques-bleus.jpgDepuis quelques semaines, des bruits persistants font état de l’imminence de la chute de Goma. Le M23 s’activerait pour prendre le contrôle de cette ville chef lieu de la province du Nord Kivu. Des positions avancées de cette rébellion seraient déjà dans ses périphéries, estiment certaines sources. Jouant à l’apaisement des esprits surchauffes des habitants de Goma,  la Monusco a annoncé sa détermination à empêcher l’entrée de ces rebelles au chef lieu de la province du Nord Kivu. Et, ce ne sont pas des actions qui manquent. Les casques bleus multiplient des patrouilles sur le lac Kivu pour parer à toute éventualité. Des chars et blindés de la Monusco sont postés sur les différents lieux stratégiques de cette ville. Tout serait mis en œuvre pour que Goma ne tombe pas (logistique, ration alimentaire et primes pour les FARDC). Un appui à la hauteur du défi à relever.

Pour les responsables de la Monusco la chute de cette ville risque d’entamer la crédibilité de leur organisation tant dans l’opinion nationale qu’auprès des autorités congolaises qui ont souvent déploré sa « passivité » face aux malheurs du peuple congolais. D’où cet acharnement à tout faire pour éviter le pire et redorer l’image « ternie » de la Monusco.  Au delà de cette considération, Goma est une grande base de la Monusco qu’il faut bien défendre. Certains cadres de la Monusco/Goma auraient même proposé le transfert de certains effets de leur organisation à Bunia en guise de prévention.

Craindre de rééditer le cas de Bunagana

Il y a peu, la Monsuco avait mobiliser les mêmes énergies pour contrer le M23 à Bunagana. Tout a était mis en œuvre pour soutenir les FARC et empêcher la chute de cette localité frontalière de l’Ouganda. Blindés, chars, hélicoptères, ration alimentaire, médicaments et primes de soldats ont été mis à la disposition des FARDC par la Monusco. Des campements des militaires ont été même construits avec des fonds de la Monusco. Comme si cela ne suffisait pas, une délégation conduite par le premier Ministre congolais accompagné de plusieurs ministres a été invitée à Bunagana pour voir ces dispositifs mis en place par la Monusco. C’était une manière de rassurer le gouvernement congolais des efforts consentis pour mettre fin au phénomène M23. Hélas, deux jours seulement de combat avaient suffit pour mettre en déroute les FARDC présents à Bunagana.  Cette localité était passée sous le contrôle de M23 en dépit des efforts consentis par la Monusco.

Sans l’appui des FARDC, la Monusco ne peut rien

Malgré  tout ce que la Monusco peut déployer comme moyens logistiques, les résultats seront très maigres sans l’apport efficace des FARDC. La Monusco se limite à soutenir les forces armées de la RDC. Il appartient à ces dernières de combattre réellement pour sauvegarder l’intégrité territoriale du Congo. Les casques bleus ne combattront pas en lieu et place des militaires congolais. L’armée nationale doit apprendre à développer la capacité de pouvoir bien se défendre contre l’ennemi. Jusqu’ à preuve du contraire la Monusco n’a que le mandat de la protection des populations civiles. Il ne faut pas attendre d’elle plus. La détermination à défendre la ville de Goma devrait plutôt provenir des FARDC.

Le Rwanda plus puissant que la RDC ?

Depuis le déclenchement de la rébellion de M23, les autorités congolaises et même une bonne frange des congolais essaient de trouver des justifications à l’inefficacité de l’armée nationale congolaise sur le terrain des affrontements. La plus grande d’entre elles c’est le soutien présumé que le Rwanda porte au M23. L’on veut couvrir tous les déboires connus par les FARDC par le seul fait que le pays de Paul Kagame est derrière ces rebelles. Veut-on par là attester que le Rwanda a une suprématie militaire sur la RDC ?  Que non. L’on ne doit pas faire croire au peuple congolais que l’armée congolaise est incapable de faire face à l’armée rwandaise. De tout le temps, l’armée congolaise était la plus puissante de la région de grands lacs. L’on devrait se poser la question de savoir le pourquoi de cette contreperformance qu’affichent les forces armées de la RDC ces jours.

Le gouvernement congolais doit vite œuvrer pour redonner à notre armée les moyens de son action.

Que l’on ne nous fasse pas croire qu’en cas d’une guerre entre le Rwanda et la RDC le vainqueur sera le Rwanda. Les vaillants militaires congolais sont capables de bien de choses. Le géant RDC n’a pas le droit de subir des humiliations de la part du Rwanda. Il doit y avoir des raisons internes qui ne permettent pas à l’armée congolaise de jouer pleinement son rôle de défendre son pays. Le Congo doit reprendre sa place de locomotive de l’Afrique centrale. Cela nécessite que ce pays se dote des dirigeants à la hauteur de réaliser cette ambition.

Joska Kaninda
Journal le Millenaire

vendredi 26 octobre 2012

La RDC perd une place dans le nouveau classement de la Banque mondiale.


Doing Business 2013 : La RDC à la traîne

Classée 181ème pays sur 185, la République démocratique du Congo (RDC) peine à améliorer son climat des affaires. La RDC perd une place dans le nouveau classement de la Banque mondiale. Corruption et mauvaise gouvernance expliquent les mauvais résultats de la RDC. Le gouvernement congolais promet que les réformes en cours porteront leurs fruits sur le classement 2014.

Capture d’écran 2012-10-25 à 21.13.49.pngCantonnée au fond du classement Doing Business depuis plusieurs années, la République démocratique du Congo recule d'une place dans l'édition 2013. La RDC est placée à la 181ème position sur 185. Le classement de la Banque mondiale est basé sur dix indicateurs : la création des entreprises, l'octroi des permis de conduire, le raccordement à l'électricité, le transfert des propriétés, l'obtention des prêts, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier, l'exécution de contrat et le règlement de l'insolvabilité.

Les raisons du mauvais climat des affaires qui règne en RDC sont connues depuis longtemps : corruption et mauvaise gouvernance. En République démocratique du Congo, les surcoûts associés à la corruption se chiffrent entre 30 à 40% de la valeur de la transaction, alors qu'ils ne sont que de 10 à 30% dans le reste de l'Afrique. Dans le pays, 90% de l'économie est dite "informelle" et seulement 400.000 comptes bancaires sont ouverts pour pratiquement 70 millions d'habitants.

Selon l'économiste congolais, Oasis Kodila Tedika, la corruption est inscrite dans les moeurs du Congo et touche toutes les strates de la société. Au niveau de l'Etat, Oasis Kodila Tedika, estime que 55% des recettes échappent au Trésor congolais à cause de la fraude fiscale liée à la corruption. Le manque à gagner serait estimé à 800 millions de dollars, soit environ 12% du PIB du pays.

Le rapport du conseiller anti-corruption des Nations unies, en visite dernièrement à Kinshasa, ne laisse entrevoir aucun progrès en matière de lutte anti-corruption. "Les résultats ont été mitigés. L’une des raisons majeures est le manque de volonté politique pour lutter contre la corruption, même au plus haut niveau de l’Etat", a affirmé le professeur Muzong sur Radio Okapi.

Pourtant, le gouvernement congolais affirme avoir fait de nombreux efforts. Plusieurs réformes ont été lancées récemment : un nouveau code des douanes, la mise en place récente de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), ainsi qu'un "remodelage" du code minier de 2002. Les autorités congolaises ont également mis en place récemment un Comité de pilotage pour l'amélioration du climat des affaires et des investissements (CPACAI). En avril, la RDC a aussi adhéré à l'OHADA, l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires. Le Comité de pilotage estime que la RDC est "sur la bonne voie" et que "le rapport Doin Business 2014 sera totalement différent. Des réformées courageuses ont été initiées". Prenons donc rendez-vous pour l'année prochaine. Mais, pour ne parler que du code des douanes, sa réforme était déjà en cours en 2005, lors de mon premier voyage en RDC, sous la houlette du ministre des finances de l'époque, André-Philippe Futa. Et depuis cette date… peu de progrès ont été réalisés.

Paradoxe du classement, le Rwanda voisin est classé dans les 3 pays d'Afrique les mieux placés. Le Rwanda est également cités en exemple par la Banque mondiale pour sa réussite économique. Kigali est surtout accusé par un rapport des Nations-unies de soutenir la rébellion du M23 à l'Est et de "s'approvisionner" en matières premières dans les Kivus, riches en minerais… ceci explique peut-être cela.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia