mardi 12 février 2013

DES RAPTS RECURRENTS ET INQUIETANTS A BENI/NORD-KIVU/RDC

A Béni on enlève sans ambages les paisibles citoyens.

Après l’enlèvement de trois prêtres en date du 20.10.2012 à Béni c’est le tour de 8 civils de subir le même sort en revenant de leurs champs, ce 11.02.2013, nous renseigne nos sources proches des victimes.
Pour rappel, les Prêtres assompnistes, Jean-Pierre Ndulani, Anselme Kakule Wasukundi et Edmond Kisughu, tous prêtres de la Paroisse Notre Dame des Pauvres de Mbau et la sentinelle du presbytère  ont été enlevés  l’année dernière dans des circonstances peu claires. L’attaque n’a jamais été revendiquée ; mais certaines sources nous ont renseigné que des rebelles ougandais ADF-NALU seraient à l’origine de ce rapt.

Comme si cela ne suffisait, deux couples et quatre hommes viennent d’être kidnappées récemment toujours à Béni par ces mêmes auteurs (présumés ADF-NALU). Alors qu’ils revenaient de leurs champs où ils extrayaient l’huile de palme.

Contactés, les autorités politico-militaires déclarent l’ouverture d’une enquête.
La société civile du lieu affirme que ce cas porte à 90 le nombre des personnes kidnappées en une année et qui sont demeurées introuvables jusqu’à ce jour.
Mon inquiétude demeure celle de savoir si nos autorités congolaises ont les problèmes de leurs gouvernés à cœur comme c’est le cas dans d'autres pays ???

CH.F. 




lundi 4 février 2013

CARTON ROUGE au Gouverneur du Nord Kivu JULIEN PALUKU KAHONGYA.

« Trop c’est trop, il doit partir cette fois-ci ». Cette phrase sort depuis janvier dernier sur, si pas toutes  les lèvres, du moins de la majorité des habitants du Nord-Kivu qui ont préféré exprimer leur raz-le-bol au regard de la gestion calamiteuse de la province par Monsieur Julien Paluku au travers d’une pétition.  


« Plus que question de jours avant son éviction à la tête de la province du Nord-Kivu » affirme une quadragénaire rencontrée, carte d’électeurs en main, au centre ville de Goma, - vers Jolie Hôtel où est positionné un autre lieu de récolte des signatures -, signant la pétition.



Eveil de conscience en marche au Nord-Kivu
En province du Nord-Kivu, circule, ces jours ci, une pétition exigeant la démission de l’actuel chef de l’exécutif provincial de ses fonctions. L’initiative est venue des partis politiques de l’opposition mais depuis peu, toutes les autres couches de la population y adhèrent massivement.  Agents de l’Etat, artistes, opérateurs économiques, etc.

Plus précisément dans les villes de Goma, Béni et Butembo, villes phares et stratégiques de la province du Nord-Kivu.
« Ceci est constitutionnel, conformément à l’Article 27 de la constitution (de 2006 révisée en 2011) de la RDC. 100.000 signatures exigées des citoyens majeurs de cette partie de la RDC et le dossier sera traité à l’hémicycle provincial », nous confie un notable appuyant l’initiative de la pétition.

« Encore faut-il que les élus provinciaux se passent des pots de vins du concerné pour que le processus aboutisse » ; conclut-il.

Passivité quand tu nous tiens? Cette fois-çi nous réagissons. Debout citoyens du Nord-Kivu.

Pour avoir le cœur net, nous nous sommes rendus sur terrain pour interviewer les pétitionnaires sur le bien fondé de ladite pétition. Nous les avons rencontrés au quartier Office I, au bureau du RACID, une structure non étatique œuvrant dans la vulgarisation des valeurs citoyennes et démocratiques au Nord-Kivu.

Les réponses sont on ne peut plus claires et justifient leur démarche.  Entre autres raisons évoquées par certains pétitionnaires:
1.        Il a abandonné sa population lors de la prise de Goma par les rebelles du M23, le 20.11.2012 en partance pour BENI se disant recherché par les mutins et donc sa personne était menacée. Comme si la population sous sa juridiction était immunisée des menaces réelles.
2.       14 jours plus tard, il est rentré avec un tapage médiatique inédit. Plutôt que d’appeler au calme, il a condamné voire menacé de renvoi les autorités locales, - bourgoumestres, chefs de quartiers et autres – qui ont pris langue avec les mutins lors de son absence.
3.       Il aurait, comme à l’accoutumée, selon certaines indiscrétions, remis une somme colossale de neuf milles à l’artiste Musicien Jamais Kolonga, ceci dans sa politique de bonne impression (PBI) lors de son récent voyage à Kinshasa ; alors que des milliers de déplacés au Nord-Kivu goutent amèrement  la famine et la misère exécrables.
Interrogé, un pétitionnaire nous révèle que personnellement, il n’a plus de problèmes avec Paluku mais que l’heure est arrivée de remettre la pendule à l’heure si on veut l’essor de la Province.
4.       Il a dépensé des montants colossaux pour fêter l’anniversaire du parti BUREC (Bloc Uni pour la Reconstruction et l'Emergence du Congo) qu’il a créé, il y a un an. Fête onéreuse déroulée en janvier 2013 à Kinshasa et qui sort du commun. Dernier cri, très luxueux.
5.       « Burecarisation » - en d’autres termes : désormais tous les cadres et agents de la fonction publique doivent provenir du seul parti BUREC - de l’administration publique en province, a ajouté un autre pétitionnaire.
Alors qu’au regard de la précarité de la situation sécuritaire en province et du déficit patent d’infrastructures de base : routes, eau,  électricité, etc. tout donne à penser que l’actuel gouverneur revient d’une autre planète que celle de la RDC ou du Nord-Kivu où on s’est abstenue depuis le 30.06.2012 des réjouissances populaires pour quel qu’événement que ce soit. Et pour cause, le pays va mal.
Tout se passe désormais dans la méditation profonde.

Plus de 20.000 signatures (avec numéros de carte d’électeurs à l’appui) ont déjà été récoltées à en croire certaines indiscrétions.
Et un autre pétitionnaire d’affirmer que « nous sommes en démocratie et nous n’allons pas  nous arrêter là. Des manifestations et autres marches seront envisagées au moment opportun pour le faire partir de gré ou de force ».

Vulnérabilité de la majorité parlementaire au Nord-Kivu

Contactés, Certains cadres de la famille politique du Gouverneur Paluku sont cette fois-çi du côté de la population. Ils nous confié hors micro ces propos :

La majorité parlementaire ne prône pas la guerre, l’injustice sociale, le chômage, etc.

Le peuple a suffisamment été mordu, si elle a des dents, elle doit réagir.

L’intérêt du peuple avant tout. Plus de camaraderie dans les bêtises.

Un peuple qui ne sanctionne pas ses autorités, est complice de ses propres souffrances effroyables quelles qu’elles soient.

Les pétitionnaires sont principalement des opposants loyaux, des membres de la majorité parlementaire dignes de ce nom et plusieurs membres sérieux et apolitiques de la société civile, à en croire un autre pétitionnaire. 

Au regard des enjeux de l’heure, est-ce que l’éviction du gouverneur du Nord Kivu peut-elle changer quelque chose à la situation de l’insécurité et de la misère du peuple de cette province ? Là est toute mon inquiétude.

CH.F.
Bloggeuse
Goma/RDC, 04 février 2013