mercredi 5 septembre 2012

La non violence active en marche à l’Est de la RDC.


En prélude des assises des Chefs d’Etat et des Gouvernements de la Conférence Internationale sur la Paix des Grands Lacs prévues du 6 au 7 septembre 2012, plus de 50 jeunes de Goma révoltés ont manifesté après avoir remis une déclaration publique au Président Joseph KABILA via le gouvernorat de Province du Nord-Kivu.
NOUS VOULONS LA PAIX MAINTENANT pouvions nous lire sur les affiches qu’ils exhibaient au courant de leur balade non violente dans toute la ville de Goma.  
Ils ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer la traitrise constatée dans les rangs des FARDC en citant nommément certains officiers supérieurs qu’ils estiment incompétents et qui sont à la base de défaites enregistrées au front depuis Avril 2012 à l’EST de la RDC.
Sur d’autres calicots on pouvait lire :
Nous refusons l’hypocrisie. Nous refusons le mépris. Nous refusons de refaire les mêmes erreurs.
Nous refusons la « Force internationale neutre »
Nous voulons un traitement décent. Et des moyens. Et des commandants compétents et patriotes
Personne ne défendra mieux la RDC que ses propres enfants !
Ci-dessus l'intégralité de la lettre adressé au Chef de l'Etat. 

Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
Nous en avons ASSEZ de ces guerres qui, depuis tant d’années, prennent nos vies et celles de ceux qui nous sont chers, accaparent nos biens, bafouent notre dignité, et détruisent nos espoirs.
Nous en avons ASSEZ de la guerre, quelles qu’en soient les motivations, les méthodes ou les protagonistes : nous voulons la paix. Et nous la voulons MAINTENANT !  
Cependant, nous n’approuvons pas et n’accepterons pas le déploiement d’une « force internationale neutre », telle que vous êtes entrain de l’envisager au niveau de la Conférence internationale sur la Région des Grands-Lacs :
-          D’abord parce que ce serait une force de trop, dans une région déjà sur militarisée, où l’on dénombre beaucoup d’autres forces (MONUSCO, AFRICOM, FARDC, sans parler des nombreuses forces négatives comme le M23, les Maï-Maï, les FDLR, etc.) ;
-          Ensuite parce que comme vous en êtes conscient, il sera difficile, long et coûteux de mettre en œuvre cette nouvelle force. Or, nous avons déjà assez attendu, assez souffert, et nous sommes au bout de notre patience. Vous avez peut-être tout votre temps, mais les groupes armés qui nous tuent, nous violent, incendient nos habitations, et conquièrent nos villages, eux ne nous ferons pas de répit en attendant gentiment que cette force incertaine vienne les défaire ;
-          Enfin parce que même si par quelque magie, et après on ne sait combien de temps, cette « force internationale neutre » venait à être déployée, elle ne fera rien de mieux que la MONUSCO qui « observe » nos malheurs depuis tant d’années déjà ; elle ne produira pas de meilleurs « résultats » que les opérations conjointes menées avec le Rwanda. Qui plus est, elle risque de s’installer dans la durée, comme celles qui l’ont précédée.
Nous ne voulons donc pas d’une force autre que les FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. Tout ce que nous vous demandons de faire c’est de :
1.      Assainir la chaîne de commandement de nos forces de sécurité (armée, police, renseignement). A ce sujet, nous exigeons que le Chef d’Etat-Major Général , le Lieutenant-Général Didier Etumba et le Chef d’Etat-major de la Force terrestre, le Général Gabriel Amisi Kumba dit « Tango Four » et tous les officiers de leur acabit soient immédiatement démis de leurs fonctions et remplacés par des officiers plus compétents et loyaux (la République n’en manque pas !), parce qu’à n’en juger qu’à leurs résultats, ils ont lamentablement failli à leur mission, et humilié les hommes sous leur commandement ainsi que tout le peuple congolais ;

2.      Une fois le commandement des FARDC et des autres forces de sécurité assaini, mettez-les dans des conditions humaines décentes et dotez-les rapidement de moyens matériels, techniques et financiers suffisants, afin qu’ils soient en mesure de donner le meilleur d’eux-mêmes pour libérer la Nation de tous les groupes armés et des agresseurs. C’est de cette seule manière que l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays seront rétablies rapidement et maintenues de façon durable. C’est non seulement une solution plus efficace et plus rationnelle, mais aussi une option qui respecte notre dignité en tant que Nation.
Tout en vous rappelant que la défense de notre pays ne revient pas à des pays tiers ou à la « communauté internationale », nous vous demandons d’insister auprès du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour que le Chapitre VII de la Charte soit effectivement appliqué, et que la MONUSCO exécute effectivement son mandat, ou se retire carrément.
Comprenez, Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, notre révolte légitime.  

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