En prélude des assises des Chefs d’Etat et des Gouvernements de la Conférence Internationale sur la Paix des Grands Lacs prévues du 6 au 7
septembre 2012, plus de 50 jeunes de Goma révoltés ont manifesté après
avoir remis une déclaration publique au Président Joseph KABILA via le
gouvernorat de Province du Nord-Kivu.
NOUS VOULONS LA PAIX MAINTENANT pouvions nous lire sur les
affiches qu’ils exhibaient au courant de leur balade non violente dans toute la
ville de Goma.
Ils ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer la
traitrise constatée dans les rangs des FARDC en citant nommément certains
officiers supérieurs qu’ils estiment incompétents et qui sont à la base de
défaites enregistrées au front depuis Avril 2012 à l’EST de la RDC.
Sur d’autres calicots on pouvait lire :
Nous refusons l’hypocrisie. Nous refusons le mépris. Nous
refusons de refaire les mêmes erreurs.
Nous refusons la « Force
internationale neutre »
Nous voulons un traitement décent. Et des moyens. Et des
commandants compétents et patriotes
Personne ne défendra mieux la RDC que ses propres
enfants !
Ci-dessus l'intégralité de la lettre adressé au Chef de l'Etat.
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
Nous en avons ASSEZ de ces guerres qui,
depuis tant d’années, prennent nos vies et celles de ceux qui nous sont chers,
accaparent nos biens, bafouent notre dignité, et détruisent nos espoirs.
Nous en avons ASSEZ de la guerre, quelles
qu’en soient les motivations, les méthodes ou les protagonistes :
nous voulons la paix. Et nous la voulons MAINTENANT !
Cependant, nous n’approuvons pas et n’accepterons
pas le déploiement d’une « force internationale neutre », telle que
vous êtes entrain de l’envisager au niveau de la Conférence internationale sur
la Région des Grands-Lacs :
-
D’abord parce que ce serait une force de trop, dans une région déjà
sur militarisée, où l’on dénombre beaucoup d’autres forces (MONUSCO, AFRICOM, FARDC,
sans parler des nombreuses forces négatives comme le M23, les Maï-Maï, les
FDLR, etc.) ;
-
Ensuite parce que comme vous en êtes conscient, il sera difficile,
long et coûteux de mettre en œuvre cette nouvelle force. Or, nous avons déjà
assez attendu, assez souffert, et nous sommes au bout de notre patience. Vous
avez peut-être tout votre temps, mais les groupes armés qui nous tuent, nous violent,
incendient nos habitations, et conquièrent nos villages, eux ne nous ferons pas
de répit en attendant gentiment que cette force incertaine vienne les défaire ;
-
Enfin parce que même si par quelque magie, et après on ne sait
combien de temps, cette « force internationale neutre » venait à être
déployée, elle ne fera rien de mieux que la MONUSCO qui « observe »
nos malheurs depuis tant d’années déjà ; elle ne produira pas de meilleurs
« résultats » que les opérations conjointes menées avec le Rwanda. Qui
plus est, elle risque de s’installer dans la durée, comme celles qui l’ont
précédée.
Nous ne voulons donc pas d’une force autre
que les FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. Tout ce que nous
vous demandons de faire c’est de :
1.
Assainir la chaîne de commandement de nos forces de sécurité
(armée, police, renseignement). A ce sujet, nous exigeons que le Chef
d’Etat-Major Général , le Lieutenant-Général Didier Etumba et le Chef
d’Etat-major de la Force terrestre, le Général Gabriel Amisi Kumba dit
« Tango Four » et tous les officiers de leur acabit soient
immédiatement démis de leurs fonctions et remplacés par des officiers plus
compétents et loyaux (la République n’en manque pas !), parce qu’à n’en
juger qu’à leurs résultats, ils ont lamentablement failli à leur mission, et
humilié les hommes sous leur commandement ainsi que tout le peuple
congolais ;
2.
Une fois le commandement des FARDC et des autres forces de
sécurité assaini, mettez-les dans des conditions humaines décentes et dotez-les
rapidement de moyens matériels, techniques et financiers suffisants, afin
qu’ils soient en mesure de donner le meilleur d’eux-mêmes pour libérer la
Nation de tous les groupes armés et des agresseurs. C’est de cette seule
manière que l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays seront
rétablies rapidement et maintenues de façon durable. C’est non seulement une
solution plus efficace et plus rationnelle, mais aussi une option qui respecte
notre dignité en tant que Nation.
Tout en vous rappelant que la défense de
notre pays ne revient pas à des pays tiers ou à la « communauté
internationale », nous vous demandons d’insister auprès du Conseil de
sécurité des Nations-Unies pour que le Chapitre VII de la Charte soit
effectivement appliqué, et que la MONUSCO exécute effectivement son mandat, ou
se retire carrément.
Comprenez, Monsieur le Président de la
République, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, notre révolte
légitime.
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