Agé de 15 ans, Jonas Bandu
a emboité le chemin de travail prématurément pour préparer sa vie et aider ses
parents aux charges familiales. De visage timide, ce sportif redouté s’adonne
sans complexe au travail de revendre l’eau via son vélo qu’il puise au lac Kivu
en destination des ménages de son quartier parcourant une distance de près
quatre kilomètres par course.
La journée de l’Enfant
Africain est célébrée le 16 juin de chaque année. Crée par l’OUA, aujourd’hui
UA (Union Africaine ndlr) depuis 1911 en hommage aux victimes du massacre des
élèves de Soweto qui manifestait contre le forcing de parler Afrikaans (langue
des blancs) en Afrique du Sud ; en cette occasion, chaque Etat africain
dresse un état de lieu de la situation des droits des enfants sur son
territoire.
En RDC, plusieurs milliers
d’enfants n’ont pas accès à l’éducation pour des raisons multiples dont la plus
majeure est le chômage de leurs parents. 90% de la population active congolaise
n’ont pas d’emploi formel. Cette situation est à la base du désistement des
cours des enfants vers les milieux de travail pourtant prohibé par la loi. Le
travail des enfants est devenue monnaie courante dès lors.
J’ai rencontré un enfant qui
partage sa dure expérience de travail dans l’informel, comme revendeur d’eau
via son vélo.
« Grâce
aux coups de main, en période de vacances que j’apportais à mon cousin qui
jusqu’aujourd’hui pratique ce travail, j’ai acquis mon vélo à 25 dollars et 6
bidons vides à 3 dollars l’unité.» Raconte, occupé à
ranger ses bidons sur son vélo, J. Bandu, avant d’ajouter ceci : « Chaque jour je me réveille à 5 heures du
matin en route vers la plage du peuple pour ensuite remonter avec l’eau très
tôt quand la clientèle en a besoin.»
Cet enfant n’est pas le
seul à faire ce genre d’activité lucrative pour subvenir aux besoins du ménage.
Certains parents, les conditions de vie devenues très précaires à Goma, vont
même à contraindre tous leurs enfants de se débrouiller pour leur frais
scolaires, nourriture quotidienne, vêtements, souliers et même soins
médicaux ; en dépit de l’âge et de la force physique de ces derniers.
Plutôt
que voler, vaut mieux peiner dans l’intégrité.
J.Bandu nous a confié que
les recettes tirées de son travail servent à préparer son année scolaire
prochaine sans faire l’objet de plusieurs renvois comme par le passé avant de
révéler qu’il contribue un tant soi peu aux charges de sa famille en remettant
la moitié de ses recettes à sa maman, sa caissière préférée.
« J’ai
abandonné les cours juste au début de cette année suite aux renvois réguliers
dont je faisais l’objet par suite de manque des frais scolaires le délai
convenu par notre Directeur. Mon père n’a pas d’emploi, ma mère également à
cause de multiples guerres et chômage récurrent. Je suis issue d’une famille de
6 enfants. C’est une charge que de supporter toute notre survie. »
Les durs travaux sont
interdits pour les enfants au regard des risques qu’ils encourent dans
l’exercice de leurs métiers.
« Il
m’arrive d’être incapable de me réveiller par suite des maux au dos. C’est un
travail lourd que de pousser un vélo contenant 6 bidons de 20 litres chacun
pour des sommes modiques en plus. Je gagne après avoir souffert. Mais c’est ça
la vie chez nous. Il
est écrit, dit-il tu mangeras à la
sueur de ton front. Plutôt que voler, vaut mieux peiner dans l’intégrité.
En dépit de ces
souffrances, Jonas Bandu nourrit des rêves fabuleux.
« Devenir grand joueur de football comme Messi
c’est mon rêve.» Révèle-t-il.
Pour rendre effectif ce
rêve de J. Bandu, les autorités congolaises devraient songer et dans un délai
court à rétablir la paix à l’Est de la RDC et à créer l’emploi pour les parents,
conséquences de stabilité et d’essor pour l’assurance vie, éducation, santé,
etc. de tous. Ch. F.
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