mardi 24 septembre 2013

Goma: Journée de paix après les tirs d'obus




'La disparition d’un homme c’est une tragédie ; la disparition de millions de gens, c’est la statistique,' parole de Joseph Staline.
 Eh bien, voyageons dans ce monde « statistique » situé à Goma, en RDC qui en dépit de son hécatombe a célébré la journée de la paix.
Samedi 21 septembre 2013, à Goma dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, à l’extrême Est de la RDC. C’est la journée internationale de la paix. Plusieurs activités sont prévues dans cette ville touristique. Les organisations nationales (coordination urbaine de la société civile, Mouvement Lucha) et internationales (Monusco, Search For Common Grounds) ont prévu une marche pacifique pour dénoncer les vingt années de guerre ignoble en RDC, une tribune d’expression populaire sur l’éducation à la paix suivie d’une manifestation culturelle sont inscrits au programme.

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Tout se passe comme prévu. Durant la marche pacifique, femmes, hommes et jeunes intrépides du mouvement citoyen la Lucha (Lutte pour le Changement) entonnent de chants et montrent de banderoles contenant de messages sur le retour imminent de la paix dans la région. ‘L’espoir est permis pour le peuple congolais, le temps d’enterrer la hache de la guerre est arrivé’, clame tout un haut un manifestant, visiblement optimiste.


Phase de discours fascinants après la marche pacifique

« Tout Etat digne doit se doter d’une armée forte »               
Le moment tant attendu ne tarde pas. Les marcheurs arrivés sur le lieu attendent pour vivre le temps fort de la journée. J’observe et écoute attentivement les discours des uns et des autres sur l’essence du concept paix. Je tiens à rappeler qu’à Goma, le mot paix revêt plusieurs sens. Et tous les intervenants qui se succèdent au podium confirment cette thèse.

Pour la déléguée de femmes, Anne Marie Oboyo, "la paix c’est l’absence de la guerre, l’absence de conflits violents et de viols récurrents contre les femmes. C’est la concorde entre toutes les communautés".  Le politologue et chef de Travaux Kasereka Kasekwa, abonde dans le même sens : la paix suppose la protection et la sécurisation de personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national. A cet effet, poursuit-il, tout Etat digne et respectueux doit se doter d’une armée forte et dissuasive pour parer à toute tentative d’agression étrangère. Quant au représentant de la jeunesse estudiantine, Alphonse Budjo de l’UAGO, il affirme: "la paix passe par la création d’emplois rémunérateurs à la jeunesse active. Ceci, conclut-il, est un facteur incontournable qui dissipe toute tentative d’adhésion à des groupes armés pour les jeunesé". Une militante du mouvement de la Lucha, Micheline Mwendike, a dénoncé la répression violente et inhumaine des manifestations pacifiques initiées par la population à diverses occasions par la Police Nationale Congolaise.  La presse a clôturé la partie scientifique de la journée, en ce termes, la paix suppose la diffusion d’information fiables et responsables dans l’objectif de rapprocher les communautés belligérantes, dixit Sylvie Mazambi, journaliste à Mishapi Voice TV. 

Après la réflexion, place à la partie culturelle

Je l’ai annoncé plus haut, la journée est pleine de surprises. En vue de renouer et raviver dans la population de Goma, l’espoir pour une quiétude durable après le cycle de violence avec son cortège de malheur (huit millions de morts, près de deux millions d’exilés et de déplacés internes, plus de cinq cent milles femmes violées, de centaines d’enfants séparés de leurs familles, bref un cocktail odieux), deux décennies durant. 




Très rapidement, un terrain (un tapis approprié) de volley-ball pour personnes vivant avec handicap a été aménagé. L’équipe congolaise ASAM et celle rwandaise Team Rubavu ont livré un match dans un climat de convivialité.  
Quelques minutes après, l’arbitre sonne la fin du match, score : 11 à 7. L’équipe congolaise a infligé une cuisante défaite à l’équipe adverse rwandaise. 

Des acrobates à l'oeuvre
Les acrobates ont fait leur entrée sur la scène. De manière très professionnelle, ils ont presté durant vingt minutes sans échec ou incident lié à leurs astuces qui emportaient la foule. 




Des chants et autres pas de danse porteurs de messages profonds sur la cohabitation pacifique sont exécutés.


Robert King, a émerveillé le public avec sa chanson célèbre ‘Histoire ya De Go’. Style rumba avec sa guitare acoustique. 

Tonton Lusambo a exécuté une vieille chanson, communément appelée ancien succès, de l’histoire congolaise ‘Congo nde Mboka ‘. A Goma, il y a du talent. 



Du talent très jeune, il y en avait aussi.

Le célèbre chanteur et danseur du sébène congolais Wanny a emmerveillé le public. Tout le monde était d’accord qu’il était le musicien le plus fascinant. Il a exécuté avec son équipe prodige la chanson: « This is the time to make a change. No war again.” 
Des jeunes couples, masques sur le visage, nous ont fait découvrir la danse salsa. Le public était ahuri, ébahi et stupéfait. 


Un chœur de petits chanteurs de la paroisse catholique, Saint Joseph de Goma, a interprété plusieurs chansons sur la paix et celle de stars afro-américaines, très prisée ici, We are the world.

Du Zouk avec groupe GEN FOCO, la notoriété de Foyer culturel de Goma

Temps fort, improvisation
L’animateur du jour a compris le souci du public. Inviter de manière improvisée quelques courageux pour danser. Les candidats étaient nombreux à se précipiter sur le podium. 

 








Nous avons des artistes de classe internationale. Il suffit juste que règnent la paix et la stabilité pour que le monde entier migre vers la ville magique de Goma. 


L’essentiel a été dit. La journée a réussi. 
Chantal Faida

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