'La disparition d’un homme c’est une tragédie ; la disparition de millions de gens, c’est la statistique,' parole de Joseph Staline.Eh bien, voyageons dans ce monde « statistique » situé à Goma, en RDC qui en dépit de son hécatombe a célébré la journée de la paix.
Samedi 21 septembre 2013, à Goma dans la capitale provinciale
du Nord-Kivu, à l’extrême Est de la RDC. C’est la journée internationale de la paix. Plusieurs activités sont prévues
dans cette ville touristique. Les organisations nationales (coordination urbaine
de la société civile, Mouvement Lucha) et internationales (Monusco, Search For
Common Grounds) ont prévu une marche pacifique pour dénoncer les vingt années
de guerre ignoble en RDC, une tribune d’expression populaire sur
l’éducation à la paix suivie d’une manifestation culturelle sont inscrits au
programme.
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Tout se passe comme prévu. Durant la marche pacifique,
femmes, hommes et jeunes intrépides du mouvement citoyen la Lucha (Lutte pour
le Changement) entonnent de chants et montrent de banderoles contenant de messages
sur le retour imminent de la paix dans la région. ‘L’espoir est permis pour le
peuple congolais, le temps d’enterrer la hache de la guerre est arrivé’, clame
tout un haut un manifestant, visiblement optimiste.
Phase de discours fascinants après la marche pacifique
« Tout
Etat digne doit se doter d’une armée forte »
Le moment tant attendu ne tarde pas. Les marcheurs arrivés sur le lieu attendent pour vivre le temps fort de la journée. J’observe et
écoute attentivement les discours des uns et des autres sur l’essence du
concept paix. Je tiens à rappeler qu’à Goma, le mot paix revêt plusieurs sens. Et
tous les intervenants qui se succèdent au podium confirment cette thèse.
Pour la déléguée de femmes, Anne Marie Oboyo, "la paix c’est l’absence de la guerre, l’absence de conflits
violents et de viols récurrents contre les femmes. C’est la concorde entre
toutes les communautés". Le politologue
et chef de Travaux Kasereka Kasekwa, abonde
dans le même sens : la paix suppose la protection et la sécurisation de
personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national. A cet
effet, poursuit-il, tout Etat digne et respectueux doit se doter d’une armée
forte et dissuasive pour parer à toute tentative d’agression étrangère. Quant
au représentant de la jeunesse estudiantine, Alphonse Budjo de l’UAGO, il affirme: "la paix passe par la création d’emplois rémunérateurs à la
jeunesse active. Ceci, conclut-il, est un facteur incontournable qui dissipe
toute tentative d’adhésion à des groupes armés pour les jeunesé". Une militante
du mouvement de la Lucha, Micheline Mwendike, a dénoncé la répression violente et inhumaine des manifestations pacifiques
initiées par la population à diverses occasions par la Police Nationale
Congolaise. La presse a clôturé la
partie scientifique de la journée, en ce termes, la paix suppose la diffusion
d’information fiables et responsables dans l’objectif de rapprocher les
communautés belligérantes, dixit Sylvie Mazambi, journaliste à Mishapi Voice
TV.
Après la réflexion, place à la partie culturelle
Je l’ai annoncé plus haut, la journée est pleine de
surprises. En vue de renouer et raviver dans la population de Goma, l’espoir pour une quiétude durable
après le cycle de violence avec son cortège de malheur (huit millions de morts,
près de deux millions d’exilés et de déplacés internes, plus de cinq cent
milles femmes violées, de centaines d’enfants séparés de leurs familles, bref
un cocktail odieux), deux décennies durant.
Très rapidement, un terrain (un tapis approprié) de volley-ball
pour personnes vivant avec handicap a été aménagé. L’équipe congolaise ASAM et celle rwandaise Team
Rubavu ont livré un match dans un climat de convivialité.
Quelques minutes après, l’arbitre sonne la fin du match, score :
11 à 7. L’équipe congolaise a infligé une cuisante défaite à l’équipe adverse
rwandaise.
Des acrobates à l'oeuvre |
Des chants et autres pas de danse porteurs de messages profonds sur la cohabitation pacifique sont exécutés.
Robert King, a émerveillé le
public avec sa chanson célèbre ‘Histoire ya De Go’. Style rumba avec sa guitare
acoustique.
Tonton Lusambo a exécuté une vieille chanson, communément
appelée ancien succès, de l’histoire congolaise ‘Congo nde Mboka ‘. A Goma, il y a du
talent.
Du talent très jeune, il y en avait aussi.
Le célèbre chanteur et danseur du sébène congolais Wanny a emmerveillé le public. Tout le monde était
d’accord qu’il était le musicien le plus fascinant. Il a exécuté avec son
équipe prodige la chanson: « This is the time to make a change. No war
again.”
Un chœur de petits chanteurs de la
paroisse catholique, Saint Joseph de Goma, a interprété plusieurs chansons sur
la paix et celle de stars afro-américaines, très prisée ici, We are the world.
Du Zouk avec groupe GEN FOCO, la notoriété de Foyer culturel de Goma
Temps fort, improvisation
L’animateur du jour a compris le souci du public. Inviter de
manière improvisée quelques courageux pour danser. Les candidats étaient nombreux
à se précipiter sur le podium.
Nous avons des artistes de classe internationale. Il suffit juste que règnent la paix et la stabilité pour que le monde entier migre vers la ville magique de Goma.
L’essentiel a été dit. La journée a réussi.
Chantal Faida
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