mercredi 19 juin 2013

Florian Amaru Kemite : "le jeune est plein de génie"

Grâce à cette interview je fais partie de gagnant(e)s du concours de chercheurs de Soleils inconnus de la RDC organisé par RNW. 
Ce jeune poète conscientise la jeunesse africaine à travers ses œuvres. Rencontre.
La poésie est non seulement un canal d’éducation des masses ; mais aussi un art esthétique et thématique du langage traduisant des sentiments, des émotions et des images au moyen de figures de style.
Au XXI nième siècle, la poésie classique fait toujours parler d’elle. Seule différence avérée, les poètes n’ont plus l’aura habituel de la communauté comme dans le passé. Ils passent inaperçus. Néanmoins certains poètes africains s’évertuent jusqu’à ce jour à écrire sur des thèmes éducatifs, tout en respectant la versification classique.

 
- Qui est Florian Amaru Kemite ?
Mon vrai nom est Florian Muanda Mombo. Je suis né à Berlin, le 18 juillet 1989. J'ai passé une partie de mon enfance à Lille (France). Puis à l'âge de 9 ans, je suis allé dans mon pays d'origine, la RDC. J'ai commencé à écrire quand j'avais 15 ans. Je m'amusais à imaginer des suites aux livres que je lisais.
- Ton premier poème ? D'où t'es venue l'idée d'écrire ?Mon premier poème, c'était "Mes héros". J'ai été inspiré par un poème de Patrice Emery Lumumba. Et je me suis dit que c'était dommage que ce poème ne soit pas si connu du grand public, donc toujours dans cette lancée de conscientiser le plus de jeunes africains possible, je me suis dit qu'utiliser des poèmes est à mon avis un moyen effi

cace pour faire passer mon message.
- Tes œuvres sont-elles appréciées ? Quel en est leur impact sur la jeunesse africaine ?- Oui, et j'en suis ravi. Je reçois des compliments, pratiquement tous les jours. Sur ma page Facebook, 20 000 fans. Grâce à certains de mes poèmes, des jeunes africains prennent conscience peu à peu des enjeux actuels et de la situation africaine. Ils réalisent que leur participation au développement de notre continent est obligatoire.
- Combien de poèmes as-tu déjà rédigé. Où les publies-tu ?
J'ai une trentaine de poèmes et j' en publie quelques-uns sur ma page pour l'instant. Je vais bientôt publier le recueil en entier.
- Quelle est ta pensée pour l’essor de la RD Congo, ton pays d’origine ?L'effort à fournir est énorme. Pour l'instant, une conscientisation accompagnée d'action au sein de la jeunesse est importante. Unis, nous pourrons faire des miracles. Je le dis le miracle est enfoui en nous. La jeunesse africaine doit dire son mot, marquer son pas dans l'histoire. La jeunesse doit savoir et croire que tout ce qu'elle veut, que tout ce qu'elle souhaite obtenir, ne s'accomplira que par elle-même, le miracle qu'elle attend est enfoui quelque part en elle. Et ce, au prix des sacrifices, et non de la charité des autres.
- Peu de jeunes congolais ont accès à l'éducation et donc ne lisent pas tes poèmes. Peu d'entre eux sont connectés sur les réseaux sociaux. Qu’en penses-tu ?
Si nous devons attendre que des gens qui ne connaissent pas ce que nous vivons règlent tous nos problèmes, nous attendrons jusqu’au 32 juillet. C'est vrai, au sujet de la question sur l'éducation ; c’est un gros problème sur lequel j'ai eu à réfléchir. Je pensais créer un partenariat avec certaines écoles pour que les poèmes connaissent un plus grand public pour un début, ensuite, je procéderai à la traduction en langues nationales.

 - À part les écrits, qu’est-ce qui peut mobiliser la population congolaise pour un changement de mentalité ? 

À ce sujet, l'éducation a un gros rôle à jouer sur cette question non seulement avec les écoles, mais aussi les médias parce que selon moi, la philosophie se forge par ce que tu vis, ce que tu entends et ce que tu lis.
- As-tu autre chose à ajouter en guise de conclusion ?Oui. Le jeune africain est plein de génie et de potentiel. Le seul problème est qu'il ne le sait pas encore. Il est aveuglé et assourdi par la situation actuelle. Prise de conscience rime avec intelligence, révolution rime avec action, chaque jeune africain où qu'il soit, avec ce qu’il a, peut apporter une lumière où il fait sombre, apporter une solution à un problème qui a trop longtemps duré. Le changement de l'Afrique commence par nous. Une fois que nous aurons opéré un changement sur notre personne nous pourrons ensuite l'opérer sur notre continent.
Ch. F. 
Cette interview a d'abord été publié sur le site de RNW, ow.ly/m8muS. 

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