Grande manifestation (Sit-in) des jeunes (dossier voirie urbaine à refaire et manque d'eau potable) ce 21/02/2013 au Bureau de l'Assemblée Provinciale du Nord-Kivu à Goma.
UNE ONCE DE PRATIQUE VAUT PLUS QU'UNE TONNE DE DISCOURS.
CES JEUNES INTRÉPIDES NON VIOLENTS A GOMA/RDC SONT DEJA SUR LE LIEU DE LA MAINIFESTATION
Pour tout contact, appelez ou envoyer un sms à LA LUCHA au 099 4645 977 ou un email à lucha.rdc@gmail.com ou encore aimez la page de la lucha sur Facebook : LUCHA, RD CONGO. Le changement commence par chacun d'entre-nous. Ce n'est pas aux autres de l'apporter, c'est à chaque citoyen qui aime son pays d'y contribuer par un acte, aussi petit ou symbolique soit-il. Alors, n'attendez pas, n'hésitez pas. Un autre Congo est possible, si nous osons y oeuvrer dès maintenant. A la Luca !
PROBLEME DES ROUTES
ET DE CARENCE D’EAU POTABLE DANS LA VILLE DE GOMA :
NOUS EXIGEONS DES « ELUS
DU PEUPLE » UNE ACTION IMMEDIATE !
Mémorandum de la jeunesse de Goma à
l’endroit de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu
Goma, le 21 février 2013
Résumé
Nous, jeunesse de la ville de Goma, membres de différentes
organisations et structures des jeunes, à travers notre mouvement dénommé Lutte
pour le Changement (LUCHA), débutons ce jour un sit-in au siège de l’assemblée
provinciale du Nord-Kivu, jour et nuit, pour une période indéterminée, jusqu’à obtenir de nos élus qu’ils
accomplissent leurs attributions et mettent en œuvre toutes leurs prérogatives
constitutionnelles et légales pour :
1. Que les travaux d’asphaltage des
principaux axes routiers de Goma (10,5 km), qui durent depuis deux ans et
causent au million de Gomatraciens des peines inouïes, soient achevés au plus
tard le 15 mars prochain ;
2. Que la question de la carence d’eau
potable dans nos quartiers trouve une solution définitive au cours de leur prochaine
session ordinaire.
Sans quoi la population de Goma tout entière, que nous appelons à nous
rejoindre dans ce mouvement, va conclure à leur défaillance et leur inutilité et exiger purement et
simplement leur démission.
Nous demandons aux députés nationaux et provinciaux du Nord-Kivu, en
particulier ceux élus dans la circonscription de la ville de Goma, de soutenir
publiquement notre action. Nous les jugerons à leurs actes.
I.
La
situation et ses conséquences
La ville de Goma, jadis auréolée
du noble surnom de « capitale touristique de la RDC », est devenue depuis
quelques années méconnaissable et invivable, à cause de l’état de ses routes et
du manque criant d’eau potable, entre autres choses.
Les travaux de rénovation de la
voirie urbaine de Goma ont débuté en février 2011, et la première phase portant
sur 10,5 kilomètres de route, et exécutés par l’entreprise TRAMINCO devaient se
terminer le 26 février 2012. Mais jusqu’à ce jour, seulement quelque 2
kilomètres faits à la hâte durant la période électorale (octobre 2011) sont
asphaltés.
Depuis la conception du projet de
réfection de la voirie urbaine jusqu’à ce jour, tout se passe dans l’opacité
totale. En particulier, les citoyens ne savent ni le montant total prévu, ni le
montant décaissé jusqu’ici pour l’exécution de ces travaux, ni la procédure qui
a été suivie pour l’attribution du marché à la TRAMINCO, … Ce qui contrevient
aux exigences de transparence et de bonne gouvernance dans un Etat
démocratique.
Quant à l’eau potable, alors que
Goma est une ville lacustre, seulement 20 à 30 pourcent de la population ont
accès à l’eau potable, et encore de façon intermittente. Après avoir inhalé et
s’être imbibé de poussière ou de boue, la majorité du million de Gomatraciens
ne peuvent même pas entretenir correctement leur corps et leurs vêtements. Les
maladies dites des « mains sales » se sont sensiblement développées
et continuent d’emporter des vies humaines, surtout des femmes et des enfants (exemple,
le choléra a déjà tué plusieurs personnes dans le camp Katindo).
La route de l’aéroport, l’avenue
du commerce et l’avenue dite « route de Sake », qu’on avait dépouillée,
il y a deux ans, de l’ancien modique bitume en un rien de temps, sont devenus
des champs de poussière, de trous béants et de boue, alors que ces tronçons
constituent les axes principaux de notre ville. Depuis deux ans donc, nous
endurons une situation intenable, aux conséquences sanitaires, économiques et
sécuritaires incalculables :
-
Développement
de maladies dues à la poussière volcanique inhalée depuis tant de temps ainsi
qu’aux secousses causées par les trous, en particulier pour les personnes qui
sont sur la route toute la journée (motards, taximen, commerçants). Des
pathologies comme la pneumoconiose, les hémorroïdes, le choléra et l’asthme se
sont considérablement développées, ainsi que des cas d’avortements précoces des
femmes. Des spécialistes prédisent même des conséquences plus graves à
l’avenir, notamment des cancers suite à la poussière volcanique.
-
La
contamination des aliments vendus à découvert le long des routes. Or, à cause
de la pauvreté, la population n’a d’autre choix que de continuer à les
consommer ;
-
La
détérioration des articles divers vendus dans les boutiques et magasins le long
des routes principales, ainsi que la détérioration anormalement rapide des
véhicules et autres engins de locomotion de la population ;
-
La
multiplication des accidents de circulation, causant morts et blessés, que
l’Etat ne peut même pas prendre en charge ;
-
Le
gaspillage des moyens de l’Etat, fruits de nos efforts, pour faire deux ou
plusieurs fois le même travail (pose de bordures, de gravier, …) ou arroser les
routes (le peu de fois qu’on l’a fait) ;
-
Etc.
II.
Attitude
des autorités et responsabilités
Les institutions provinciales
actuelles (assemblée provinciale et gouvernement provincial) ont été mises en
place il y a de cela sept ans. Elles sont les premières institutions mises en
place démocratiquement, et à ce titre le peuple que nous sommes en attendait
beaucoup. Mais pendant longtemps, alors que la population faisait des
réclamations, les autorités provinciales et centrales se sont rejeté la
responsabilité.
Or, au regard de la constitution
de la République (notamment l’article 204, literas 11, 24 et 26) et des lois
sur la décentralisation et la libre administration des provinces, les questions
de voirie urbaine et de production et distribution d’eau potable sont de la
compétence exclusive de la province.
La même constitution fixe les
attributions et les pouvoirs de l’assemblée provinciale. Entre autres choses,
elle guide et contrôle l’action de l’exécutif provincial. Les députés sont les
porte-parole de la population. Pourtant, face à ces problèmes, nos députés
n’ont encore rien dit, rien fait, ou presque. Le 6 novembre 2012, nous avons adressé aux députés provinciaux du
Nord-Kivu une lettre ouverte, dans
laquelle nous attirions déjà leur attention sur le problème de la voirie
urbaine de Goma, et requérions leur intervention. Aucune suite jusqu’à ce jour.
Nous voulons leur accorder pour la dernière fois le bénéficie du doute et
croire qu’ils ne sont pas insensibles à notre situation, et qu’ils n’ont pas
encore renoncé à leurs attributions, ni hypothéqué leurs prérogatives.
III.
Exigences
Nous sommes à bout de patience, cette
situation ne peut plus durer. Et nos premiers interlocuteurs ; ceux à qui
le nous avons délégué notre pouvoir, et qui sont constitutionnellement et
légalement les seuls habilités à intervenir efficacement, ce sont nos députés
provinciaux. Ce sont eux qui ont élu le gouverneur et le vice-gouverneur et
investi le gouvernement provincial. C’est eux qui sont censés les contrôler et
les sanctionner en cas de besoin.
C’est pourquoi nous exigeons de
l’assemblée provinciale ce qui suit :
1.
En ce
qui concerne les routes :
a.
Qu’en
attendant le début de la session ordinaire, le 15 mars prochain, le
Bureau de l’assemblée provinciale puisse se réunir en urgence et prendre des
mesures concrètes pour obtenir des organes concernés que les travaux de
réfection des principaux axes routiers de la ville entamés en 2011 soient
asphaltés (et bien asphaltés) au plus tard le 15 mars 2013 (axe Rond-point
Signers – Terminus Katindo, axe Rond-point Signers – Rond-point Rutshuru et axe
Rond-point Rutshuru – Aéroport de Goma). Au besoin, qu’une session
extraordinaire soit convoquée à cet effet.
Dans le cas
contraire, nous tiendrons pour complices de notre malheur chacun des députés
provinciaux, et exigerons leur démission pure et simple.
b.
Qu’une
commission d’enquête parlementaire soit immédiatement constituée,
conformément aux dispositions des articles
175 à 185 du règlement d’ordre intérieur de l’assemblée provinciale, en vue
de clarifier tous les
dysfonctionnements observés dans la conception et l’exécution du projet de
réfection de la voirie urbaine de Goma, d’établir toutes les responsabilités et
de sanctionner ceux qui doivent l’être.
c.
En attendant, et dans l’immédiat, que le Bureau de l’assemblée provinciale
pèse de tout son poids pour que les
voies de déviation actuellement utilisées soient redéfinies pour faciliter le
transport, atténuer les risques d’accidents dans les quartiers et rendre
raisonnable le prix du transport public. Pour cela, nous
suggérons qu’une voie à sens unique soit ouvert entre le carrefour TMK et
l’hôpital général pour que les véhicules qui vont de Katindo au centre-ville
puissent y aller directement, et déboucher sur la route du Cercle sportif en
passant par la Fondation Damien et le stade Afia. Ainsi, la route Cercle
sportif-Instigo-Enaf-TMK sera réservée aux véhicules qui rentrent du centre-ville
vers Katindo. Les petites routes du quartier dit TMK qui resteront utilisées
pour la déviation doivent être au moins aménagées sans délai de sorte à les
rendre raisonnablement praticables.
2.
En ce
qui concerne l’eau potable :
Nous ne quitterons
pas le siège du Bureau de l’assemblée provinciale tant que celui-ci ne se sera
pas engagé solennellement et publiquement, à faire inscrire en ordre de
priorité la question de la carence d’eau potable dans la province du Nord-Kivu,
et dans la ville de Goma en particulier, sur l’agenda de la prochaine cession
ordinaire. Concrètement, nous voulons voir l’eau potable couler dans nos
robinets d’ici la fin du mois de mars. C’est possible. A nos députés de régler
les détails avec le gouvernement qu’ils ont investi pour que ce soit fait.
Sinon, encore une fois, nous les considérerons comme complices ou inaptes et
exigerons leur démission.
LA LUCHA, qu’est-ce ?
LA LUCHA est un
mouvement d’action citoyen, non-violent, et autonome (sans aucun parapluie politique,
financier ou idéologique). Il est composé de jeunes intellectuels qui n’ont en commun
que trois choses essentielles : 1) notre passion pour le
Congo ; 2) notre révolte face à la situation, et 3) notre détermination
à contribuer au changement des choses plutôt qu’à les subir, à nous plaindre ou
encore à attendre qu’hypothétique « sauveur » pour nous délivrer.
Nous refusons toute
récupération politicienne de nos actions (nous nous assumons). Nous mettons aussi
en garde toutes les autorités civiles et militaires contre toute entrave à l’exercice
de notre liberté de manifester pacifiquement et à notre droit légitime d’exiger
de nos élus des comptes, ainsi que contre toute velléité d’intimidation, d’arrestation
ou de violence à notre encontre, pendant ou après cette manifestation. Le
sit-in se fera de jour comme de nuit, à partir de ce jeudi 21 février 2013,
pour une période indéterminée.
On est ensemble mes cher(e)s frères et soeurs, courage et bonne chance à notre lutte!
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