« Plus que
question de jours avant son éviction à la tête de la province du
Nord-Kivu » affirme une quadragénaire rencontrée, carte d’électeurs en
main, au centre ville de Goma, - vers Jolie Hôtel où est positionné un autre
lieu de récolte des signatures -, signant la pétition.
Eveil de conscience en marche au Nord-Kivu
En province du Nord-Kivu, circule, ces jours ci, une pétition exigeant la démission de l’actuel chef de l’exécutif provincial de ses fonctions. L’initiative est venue des partis politiques de l’opposition mais depuis peu, toutes les autres couches de la population y adhèrent massivement. Agents de l’Etat, artistes, opérateurs économiques, etc.
En province du Nord-Kivu, circule, ces jours ci, une pétition exigeant la démission de l’actuel chef de l’exécutif provincial de ses fonctions. L’initiative est venue des partis politiques de l’opposition mais depuis peu, toutes les autres couches de la population y adhèrent massivement. Agents de l’Etat, artistes, opérateurs économiques, etc.
Plus précisément
dans les villes de Goma, Béni et Butembo, villes phares et stratégiques de la
province du Nord-Kivu.
« Ceci est
constitutionnel, conformément à l’Article 27 de la constitution (de 2006 révisée
en 2011) de la RDC. 100.000 signatures exigées des citoyens majeurs de cette
partie de la RDC et le dossier sera traité à l’hémicycle provincial »,
nous confie un notable appuyant l’initiative de la pétition.
« Encore faut-il que les élus provinciaux se passent
des pots de vins du concerné pour que le processus aboutisse » ;
conclut-il.
Passivité quand tu nous tiens? Cette fois-çi nous réagissons. Debout citoyens du
Nord-Kivu.
Pour avoir le cœur net, nous nous sommes rendus sur terrain
pour interviewer les pétitionnaires sur le bien fondé de ladite pétition. Nous les
avons rencontrés au quartier Office I, au bureau du RACID, une structure non
étatique œuvrant dans la vulgarisation des valeurs citoyennes et démocratiques au
Nord-Kivu.
Les réponses
sont on ne peut plus claires et justifient leur démarche. Entre autres raisons
évoquées par certains pétitionnaires:
1. Il a abandonné sa population
lors de la prise de Goma par les rebelles du M23, le 20.11.2012 en partance
pour BENI se disant recherché par les mutins et donc sa personne était menacée.
Comme si la population sous sa juridiction était immunisée des menaces réelles.
2. 14 jours plus tard, il est rentré avec un
tapage médiatique inédit. Plutôt que d’appeler au calme, il a condamné voire
menacé de renvoi les autorités locales, - bourgoumestres, chefs de quartiers et
autres – qui ont pris langue avec les mutins lors de son absence.
3. Il aurait, comme à l’accoutumée,
selon certaines indiscrétions, remis une somme colossale de neuf milles à
l’artiste Musicien Jamais Kolonga, ceci dans sa politique de bonne impression
(PBI) lors de son récent voyage à Kinshasa ; alors que des milliers de
déplacés au Nord-Kivu goutent amèrement la famine et la misère exécrables.
Interrogé, un
pétitionnaire nous révèle que personnellement, il n’a plus de problèmes avec Paluku
mais que l’heure est arrivée de remettre la pendule à l’heure si on veut
l’essor de la Province.
4. Il a dépensé des montants colossaux pour
fêter l’anniversaire du parti BUREC (Bloc Uni pour la Reconstruction et l'Emergence
du Congo) qu’il a créé, il y a un an. Fête onéreuse déroulée en janvier 2013 à
Kinshasa et qui sort du commun. Dernier cri, très luxueux.
5. « Burecarisation » - en d’autres
termes : désormais tous les cadres et agents de la fonction publique
doivent provenir du seul parti BUREC - de l’administration publique en
province, a ajouté un autre
pétitionnaire.
Alors qu’au regard
de la précarité de la situation sécuritaire en province et du déficit patent
d’infrastructures de base : routes, eau,
électricité, etc. tout donne à penser que l’actuel gouverneur revient
d’une autre planète que celle de la RDC ou du Nord-Kivu où on s’est abstenue
depuis le 30.06.2012 des réjouissances populaires pour quel qu’événement que ce
soit. Et pour cause, le pays va mal.
Tout se passe
désormais dans la méditation profonde.
Plus de 20.000
signatures (avec numéros de carte d’électeurs à l’appui) ont déjà été récoltées
à en croire certaines indiscrétions.
Et un autre
pétitionnaire d’affirmer que « nous
sommes en démocratie et nous n’allons pas
nous arrêter là. Des manifestations et autres marches seront envisagées au
moment opportun pour le faire partir de gré ou de force ».
Vulnérabilité de la majorité parlementaire au Nord-Kivu
Contactés, Certains
cadres de la famille politique du Gouverneur Paluku sont cette fois-çi du côté
de la population. Ils nous confié hors micro ces propos :
La majorité parlementaire ne prône pas la guerre, l’injustice
sociale, le chômage, etc.
Le peuple a suffisamment été mordu, si elle a des dents,
elle doit réagir.
L’intérêt du peuple avant tout. Plus de camaraderie dans
les bêtises.
Un peuple qui ne sanctionne pas ses autorités, est complice
de ses propres souffrances effroyables quelles qu’elles soient.
Les
pétitionnaires sont principalement des opposants loyaux, des membres de la
majorité parlementaire dignes de ce nom et plusieurs membres sérieux et
apolitiques de la société civile, à en croire un autre pétitionnaire.
Au regard des
enjeux de l’heure, est-ce que l’éviction du gouverneur du Nord Kivu peut-elle
changer quelque chose à la situation de l’insécurité et de la misère du peuple
de cette province ? Là est toute mon inquiétude.
CH.F.
Bloggeuse
Goma/RDC, 04
février 2013
Pas mal ton décryptage mais nous risquons de tourner en rond avec un cercle vicieux du genre misère / poussière / no water / injustice sociale / chômage / ... - pétition - corruption des députés - triomphalisme de Julien - misère exacerbée.
RépondreSupprimerBonjour Chantal-Faïda,
RépondreSupprimerBonjour Richard. Que faire alors pour ne pas (plus) tourner en rond?
Panafricainement, Obambé GAKOSSO