Ils
sont estimés à plus de 30.000 personnes déplacées de guerre contraints à
survivre dans le camp de fortune de Kanyaruchinya, cité située à 7 Kms de la
ville de Goma, capitale de la
Province du Nord-Kivu/RDC. Depuis il y a peu, 2.000 personnes
se sont jointes au calvaire fuyant les tracasseries et exactions commis à leur
endroit par les mutins du M23 (Mouvement du 23 mars). Elles viennent de
Kiwandja, Rutshuru-centre, Rugari et Rumanganbo, contrées sous contrôle des
mutins du M23 depuis le mois de mai 2012.
De
quelle guerre il s’agit ici ?
Avril
2012, la Cour Pénale
Internationale « pour l’Afrique » décide de mettre la main sur le
co-équipier de Thomas Lubanga condamné pour conspiration et enrôlement
d’enfants dans l’armée rebelle en Ituri (Province Orientale) en 2007. Bosco
Ntanganda, pourtant officier supérieur au sein des Forces Armées de la RDC (FARDC) dans le Nord-Kivu
se rend compte des projecteurs tournés sur sa personne.
Avec
la complicité du régime de Kinshasa qui avait déjà donné la garantie d’amnistie
aux anciens belligérants des guerres à l’Est ; afin que règne la paix sur
toute l’étendue de la RDC ;
celui-ci se retranche dans sa ferme à Masisi un des territoires du Nord-Kivu.
Peu
de temps après ce replis ; un mouvement de défections au sein de l’armée
congolaise s’observe. Interrogé, certains hommes de rang précisent que leur
sécurité n’est pas garantie sans la présence de Bosco Ntaganda dans les FARDC.
L’on
peut affirmer sans peur d’être contredit que la majorité des militaires ex-CNDP
(Congrès National pour la
Défense du Peuple) ancien mouvement rebelle actif à l’Est de la RDC avec à la tête Laurent
Nkunda en 2009 s’est retranchée dans le Masisi pour faire front commun avec Bosco
Ntaganda. Du coup, le CNDP - jadis transformé en parti politique de la majorité
présidentielle après la signature des accords du 23 mars 2009 à Goma ;
conséquence de la fin des hostilités en échange de l’amnistie des seigneurs de
guerre, l’intégration des acteurs politiques dans l’appareil politique et la
reconnaissance des grades de leurs officiers supérieurs - se transformât en
Mouvement du 23 mars. Tête d’affiche un ancien officier FARDC le Colonnel
Sultani Makenga. Déshabillé Saint Pierre pour habiller Saint Paul, le M23 au
début revendique l’application effective des accords du 23 mars à Goma mais peu
de temps après leur cahier de charge s’élargit ; car il exige la vérité
des urnes des élections présidentielles et législatives de 2011 plébiscitées simulacres
et dénuées de toute vérité.
Plutôt
que de se mettre sur la table de négociation ; le régime de Kinshasa procède
à la radiation des anciens officiers Fardc ayant rejoint la mutinerie du M23
puis déclenche la guerre à ces mutins. Des centaines des personnes fuient les
affrontements et s’installent à Goma dans le camp de Mugunga III et d’autres
traversent la frontière congolo-rwandaise s’estimant menacées du fait de leur
expression rwandaise. Ces derniers décident de quitter Masisi pour aller
s’installer dans les collines de Rusthuru à proximité du Rwanda. A Runyoni.
Résultat,
Territoire de Rusthuru dans sa majorité est tombé entre les mains des mutins
pourtant en petit nombre que l’armée régulière.
Des
déplacements des populations innocentes, des pertes en vies humaines dans les
rangs des belligérants sont enregistrées.
Au niveau de la communauté régionale (CIRGL),
africaine (Union Africaine) et internationale (ONU), les esprits s’agitent. Des tractations sont organisées mais avec un déséquilibre avéré car seul les
animateurs des institutions publiques prennent part aux assises. Aucun délégué
de la mutinerie. Et pour cause ; le Rwanda « parrain » de la
mutinerie est considéré comme partie protagoniste aux affrontements entre le régime
et la mutinerie. Erreur ou coup d’épée dans l’eau ???
Plusieurs
observateurs nationaux et internationaux présentent des preuves d’appui de la République Rwandaise
à la mutinerie mais là n’est pas la solution car l’aile politique du M23 est mise
au point et là où le bas blesse c’est la présence des citoyens congolais en
tête d’affiche ; le Bishop RUNIGA.
D’aucuns
se demandent si, ce phénomène ne peut être considéré comme preuve de soutien de
la RDC au
M23 ? Et si c’est le cas pourquoi se battre contre sa propre patrie ?
Se cogner la tête contre un mur avec force, c’est la folie.
Jambes
politique et militaire privilégiées en même temps en projection de la fin des
hostilités à l’Est de la RDC.
Le
régime de Kinshasa est en phase de recrutement des hommes actifs dans les
groupes armés « d’auto-défense » couramment appelés Mai-mai présents
dans la Province
du Nord-Kivu pour renforcer les militaires Fardc afin de mater les mutins du
M23. Au niveau régional, la Conférence
Internationale pour la Région des Grands-Lacs envisage pour sécuriser
les frontières congolo-rwandaises de mettre en œuvre une force internationale
neutre en dehors de celle présente depuis plus d’une décennie, la Monusco (Mission de
l’Organisation des nations unies pour la Stabilisation de la RDC ). Cette force neutre sera
portée à la charge de quel pays, quel organisme, quel ; quel ; quel…
Au
même moment ; des concertations hors micro sont entreprises pour tenter de
ramener sur la table de négociation toutes les parties prenantes. WAIT AND SEE
disent les anglais.
Dans
l’entre temps, ces milliers des déplacés ne savent à quel saint se vouer. Au
gouvernement congolais ? Ils reçoivent de l’assistance humanitaire une
fois les deux semaines et sont obligés de mendier pour nouer les deux bouts du
mois. Renter dans leurs milieux d’origine ? Les mutins du M23 les soumettent à d’énormes tracasseries
administratives, exigences et
exactions ; pourtant en milieu « rural » ? Avoir des
installations hygiéniques par ménage ; recensement forcé et
payant des paysans ; Paiement d’impôts et taxes sur personnes et sur
patrimoine. Le seul choix qui les reste est de tourner
leur regard vers les cieux. Car la
Sagesse de la
Bible dit : « Dieu est le maître de
l’impossible ».
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