En effet, la vingtaine révolue, Philippe
est en degré terminal, troisième doctorat de la faculté de Médecine à l'Unigom après qu'il soit renvoyé
pour avoir "épuisé" c'est à dire échouer plus de deux fois dans une
promotion à l'UNIKIS ; véreux, il est venu poursuivre ses études à
Goma depuis peu.
La commission d'audit et de contrôle
des dossiers des étudiants finalistes – pour préparation de l’homologation des
diplômes par le Ministre de l’Enseignement supérieur et Universitaire - provenant
régulièrement du Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire à
Kinshasa, annonçant sa visite dans les jours prochains dans le milieu
académique de Goma, les autorités académiques des institutions universitaires
de Goma se sont mis au travail, contrôle sérieux et arrangement des dossiers de
tous les étudiants inscrits pour prouver l’efficacité de leur travail et
surtout la rigueur dans la formation de la jeunesse qu’elle encadre.
Plusieurs dossiers se sont avérés non
complets ou falsifiés par certains étudiants de médecine et d’autres facultés
et pour prévenir le pire le Professeur Jean Paul Segihobe, recteur de l’Unigom
a décidé de renvoyer sans délai ni condition les truands ou gangsters.
Comme par hasard, Philippe KYNYU, porte
parole des étudiants censé être la personne modèle qui devait même au regard du
job description du comité estudiantin aider les autorités académiques à se
conformer au règlement intérieur de l’université, pour l’ensemble de ses pairs,
s’est retrouvait dans le sac des étudiants irrégulièrement inscrits et donc
gangsters.
Un dicton dit : « la loi est
dure mais c’est la loi », la sanction prise lui a frappée ; situation
qui a causée un tollé dans le chef de certains étudiants et autres
personnalités politiques de la Ville de Goma, pour la plupart de sa tribu
« nande » s’estimant choqués du fait que leur camarade et fils a été
sanctionné non pas au regard de son statut d’étudiant gangster mais plutôt au
regard de son appartenance ethnique non identique à celle du recteur. Ils lui
dupent donc de ne pas s’inquiéter et que son cas serait en étude au niveau de
la communauté.
Le problème a donc pris une tournure
ethnique et politique.
Le recteur -de la communauté hutu- a
aussi des alliés étudiants et sommités de la place.
Mais il peine à démarquer son action
discipline de la complicité ethnique visée contre l’étudiant Philippe quand il
affirme qu’il n’est pas l’unique étudiant à être renvoyé et qu’il est déterminé
à redorer l’image ternie de son institution pourtant publique par la
transmission d’une formation de qualité et la rigueur dans la gestion
quotidienne de l’UNIGOM
Un bras de fer s’est donc installé.
D’autres étudiants par contre semblent
collés le renvoi de Philippe à la décision du même recteur qui de surcroît est
président de la conférence des chefs d’établissement de Goma, selon laquelle le
porte parole de toutes les universités de Goma seront désormais élus par les
délégués facultaires et les chefs de promotion pour un mandat de trois mois et
non pour une année pour éviter la politisation des espaces académiques.
Ce mercredi 25.04.2012 vers 17h00, un
incendie a été constaté dans les bureaux du recteur et du secrétaire académique
de l’UNIGOM. Son origine n’est pas encore élucidée jusqu’à ce jour.
Plusieurs dégâts matériels, - perte des
dossiers des plusieurs étudiants s’ils n’ont pas été préalablement photocopiées
ou scannées, chose que plus d’un observateur redoute qu’elle soit faite -,
perte des fournitures des bureaux et plusieurs documents administratifs ont été
enregistrés. A en croire quelques étudiants présents sur le site de campus de
l’UNIGOM délocalisé à l’ISC/Goma lors du
déclenchement du feu, un groupe des étudiants renvoyés serait présumé auteur de
cet incendie pour qu’une fois leurs dossiers calcinés, ils soient facilement
excusables lors du contrôle sévère des dossiers avec la tête toujours selon des
suppositions Philippe, le plus mécontent car renvoyé malgré sa casquette de
porte parole des étudiants par les services compétents de l’Université. Pourquoi
en arriver jusque là, alors qu’on sait très bien que les locaux utilisés par
les universités étatiques non seulement se trouvent dans un état de délabrement
avancé mais aussi ne constituent pas leurs bâtiments propres?
Le chef de l’Etat de passage à Goma au
courant de ce mois d’avril a réagit sur cette question en ces termes :
« les sages de la province – Barza Intercommunautaire- et le Gouverneur
de Province devront décanter cette situation et faire rapport au ministère de
tutelle, seulement en dernière position je pourrais m’y pencher ».
Malgré les multiples réunions entamées
par le conseil provincial de sécurité et les sages, l’UNIGOM peine à trouver le
bout du tunnel et la reprise effective des cours est hypothétique. Les
étudiants risquent l’année blanche ou seront contraints d’étudier dans les
conditions non favorables à la maîtrise des cours ou la passation d’examens au
regard du retard (grève contre la poussière, changement de loi électorale etc.)
déjà encaissé depuis le début de cette année académique 2011-2012.
Le gouverneur de la Province du Nord-Kivu,
Julien PALUKU KANHONGYA lui demeure dans le mimétisme.
Comment quelqu’un dont le parcours académique est flou est parvenu
à diriger une grande institution universitaire comme l’UNIGOMA sans que ses
pairs ne soient rendus compte à l’avance pourtant on dit souvent que le monde
universitaire est le siège de l’esprit critique ?
Pourquoi certaines personnalités politiques et responsables des
communautés demeurent dans le favoritisme, népotisme et hostile au changement
en lieu et place de la rigueur et l’objectivité pour la promotion du
savoir gage de tout développement des nations ?
Chantal FAIDA
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