lundi 2 septembre 2013

Il est temps que l'éducation en RDC prenne un autre chemin

Francophonie déroutante, mauvaise gouvernance et orientation des jeunes illogique. Il est temps que l'éducation en RDC prenne un autre chemin. 
Toute éducation sous-tend la transmission de connaissances aux novices avec comme finalité la transformation de la société, l’acquisition de l’esprit critique et des valeurs humaines universellement admises.
En somme, une tête bien faite plus qu’une tête bien pleine s’il faut paraphraser la philosophie de Montaigne.
Photo droits tiers. 

Une éducation toujours coloniale
Mais en RDC, la réalité est toute autre. L’éducation enseignée dans les hauts lieux de savoir est non seulement désuète parce que remontant à l’époque coloniale mais aussi bourrée de théories abstraites. Il sied de corriger cela  pour un Congo plus humain.
Tenez, par exemple, les échecs sont croissants à chaque fin d’année scolaire ; et ce, parce que l’étudiant ou l’élève est soumis à des épreuves régulières pour prouver sa compréhension des matières apprises selon l’entendement de l’enseignant et non pas selon son propre entendement.
De l'entendement de la langue française
La langue de l'enseignement au Congo est une langue étrangère, le français. Alors que l’enfant côtoie des milieux où sont parlées des langues maternelles et locales : la famille, l’Eglise et les marchés. Il a donc des difficultés pour maitriser et conceptualiser les matières transmises par l’enseignant en français.
S’il doit aller se documenter sur internet et dans les bibliothèques — moins fournies pour la plupart —, l’enfant se bute à ce même problème de langage. Il est donc contraint de suivre les cours en français et de les mémoriser dans sa langue maternelle pour réussir.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’enseignant congolais travaille dans des conditions précaires. Il compte sur la prime des parents et le modique salaire de l’État, soit 80 000 francs congolais. Que ce soit au niveau de l’école maternelle, l’école primaire, secondaire et universitaire, le coût de l’éducation est pris en charge par le tuteur ou le parent de l’enfant ; l'État ayant décidé de violer l’article de la constitution qui garantit la gratuité de l’éducation de base à tout congolais.
Les ressources humaines sont gaspillées et utilisées irrationnellement au niveau secondaire et universitaire dans les écoles et universités de la RDC. L’étudiant décide et choisit seul sa filière d’étude sans toutefois tenir compte de ses compétences dans le domaine retenu. 
En lieu et place d’un pharmacien, on retrouve un économiste
Par prestige, certains étudiants choisissent des options et facultés pour trouver difficilement un emploi bureaucratique plutôt que d’opter pour l’apprentissage de métiers manquant cruellement de cadres et d'exécutants et donc aptent à résorber le chômage des jeunes.
C’est une aberration que de voir que ce phénomène s’étend même en milieu professionnel sans faire scandale, le chômage aidant. En lieu et place d’un pharmacien, on retrouve un économiste et vice versa parce qu’étant l’enfant, l’ami ou connaissance du propriétaire de l’officine.
À la lumière de ce qui précède, une question taraude mon esprit. Est-ce l’enseigné ou l’enseignant congolais qui échoue à la fin d’un parcours scolaire, académique ou professionnel à venir ?
Ni l'un ni l'autre. L’échec est à attribuer aux responsables étatiques qui doivent faire preuve de volonté politique pour assurer un climat favorable de transmission de connaissances à tous les citoyens.
CH.F 
Cet article a d'abord été publié sur RNW http://www.rnw.nl/afrique/article/il-est-temps-que-l%C3%A9ducation-en-rdc-prenne-un-autre-chemin, le 01 Août 2013. 

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