Les
avis sont partagés au sein de la population de Goma sur cette question.
Certains estiment la position du gouvernement congolais intelligente et
rationnelle car la sécurité des ces refugiés n’est pas garantie à ce jour et
d’autres assurent que l’opportunité est offerte à la RDC pour livrer les
citoyens rwandais chez eux ; qui pour la plupart ont pris les armes pour
se protéger et donc sèment la terreur et la désolation dans les territoires et
villes de l’Est de la RDC. Les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du
Rwanda, milice hutu ayant migré en RDC dès 1994), notamment.
Question de refugiés
rwandais, chasse gardée du gouvernement congolais.
Pour
Justin, passager rencontré dans un taxi bus à Goma : « C’est
l’occasion de se débarrasser de ces refugiés pour qu’ils aillent s’établir
confortablement et dans les bonnes conditions chez eux. Car dit-on, on n’est
mieux que chez soi. »
« Si
un pays estime qu’il est à mesure d’accueillir tous ses refugiés sur son sol
après plusieurs jours passés en exil, pourquoi s’y opposer. A moins que le
gouvernement congolais ait l’intention de faire la question de refugiés sa chasse gardée ? » S’interroge Paul Dusabe, ingénieur en construction.
Guy
Hamuli, enseignant à l’école secondaire affiche une crainte. « C’est une
grande imprudence de renvoyer les refugiés d’un pays, sinon vous aurez toute la
communauté internationale derrière votre dos ; pour non assistance des
personnes en danger. Le régime de Kagame joue à la diversion, car il sait très
bien que la plupart de ses citoyens en exil sont de l’ethnie hutu et donc un
bon débarras s’il ne rentrait pas avant le 30 juin 2013. »
Parce qu’ils ont pris
les armes, ils ne méritent pas protection car dangereux.
Madame
Ange Bikuba, analyste estime que comme certains refugiés rwandais ont pris les
armes en territoire d’exil, il revient au gouvernement hôte de les désarmer et
les renvoyer au pays d’origine pour sécuriser sa population. On n’héberge pas
un visiteur armé, car il est dangereux.
Même
s’ils devenaient congolais à partir du 30 juin, mais à ma connaissance, le
Rwanda accepte la double nationalité, donc rien ne se crée, rien ne se perd,
tout se transforme comme disait, Lavoisier. Les pays de la sous région des
grands lacs doivent faire la paix s’ils prétendent à un développement durable ;
car on ne fête pas quand ça brûle chez les voisins.
Rencontre de Pretoria
Sous
la facilitation du HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) par l’entremise de
son Directeur du bureau régional pour l’Afrique, Monsieur Georges Okoth-OBBO,
il s’est tenu le 18.04.2013 à Pretoria en Afrique du Sud, un mini sommet sur la
stratégie globale relative aux solutions durables pour les refugiés rwandais.
Y
ont pris part, 12 ministres de l’intérieur des pays qui ont accordé l’asile aux
citoyens rwandais de 1959 à 1998. Il s’agit notamment du Kenya, du Malawi, du
Mozambique, du Burundi, de la RDC, de la République du Congo, de la RSA, de
l’Ouganda, du Zimbabwe, de la Zambie, de la Tanzanie et du Rwanda lui-même.
Le
Rwanda représenté par Madame Séraphine Mukantabana, ministre en charge des
catastrophes et des refugiés, pays à l’honneur, a au cours de cette
journée démontré qu’au regard de la
clause de cessation du statut de refugié lui accordée par le HCR, aucun citoyen
rwandais ne serait admis à l’étranger ; les conditions devenues meilleures
au pays d’origine, et ce à partir du 30 juin 2013.
Estimant
qu’il n y avait pas de conditions valables pour eux de continuer à mener une
vie pénible à l’étranger alors que tous les indices de bonne gouvernance
étaient favorables à l’instar de l’IDH du PNUD. Bien côté parmi les pays
africains.
La
clause de cessation du statut de refugié développé à l’article 1.C de la
convention du 28 juillet 1951 relative au statut des refugiés entrée en vigueur
le 22 avril 1954 et prévue également à l’article 1.4 de la convention de l’OUA
du 10 septembre 1969 ; il stipule ceci : « si les circonstances
à la suite desquelles toute personne a été reconnue comme réfugiée ayant cessé
d’exister, elle ne peut plus continuer à refuser de se réclamer de la
protection du pays dont elle a la nationalité. »
La
RDC qui héberge au regard des statistiques provisoires de 2011 fournies pas le
HCR, 127.537 sur son sol a refuser de signer cette clause.
Pour
Julien Paluku, Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, s’exprimant le
21.04.2013 dans une conférence de presse : « la RDC n’est pas opposée
à la signature de cette clause de cessation mais elle pose de préalables. Le
Rwanda dans les jours qui viennent niera l’existence de ses citoyens en RDC
parce qu’ayant acquis la nationalité congolaise de fait. Précision, la
nationalité congolaise ne s’acquiert pas de manière collective » précise
le gouverneur.
Nous
exigeons :
- - Identification
et enregistrement de tous les refugiés rwandais vivant au Congo car ils ne sont
plus dans le camp depuis la vague de retour forcé en 1957 après leurs fuites du
génocide de 1994.
- - Obtention
de leur intention de rentrer si ça se fera dans la dignité et la sécurité.
- - Evaluation
et mise en œuvre de l’accord tripartite signé en 2010 à Kigali le 17.02 et ses
modalités signés à Goma, le 30.7.2010.
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