Depuis le vendredi 04
mai 2012, les opérations militaires visant la traque contre les mutins
pro-Ntanganda ont été suspendues, annonce faite par l’Etat major des FARDC.
« Quand on veut
tuer un moustique, on claque les mains à maintes reprises et la cible pense qu’on
l’applaudit alors que c’est tout le contraire ». Adage africain.
N’avons nous pas traversés
cette situation, la semaine dernière quand nos autorités tant militaires que
civiles n’arrêtaient de clamer haut et fort, victoire en annonçant la fin de la
guerre contre les mutins dans le Territoire de Masisi ?
A voir cette sortie
officielle du Mouvement du 23 mars 2009, sous le nom d’Armée Nationale
Congolaise/CNDP, le 06 mai, avec à la
tête, le colonel Sultani Makenga, officier de haut rang du Sud-Kivu qui avait
fait défection au sein des FARDC, le 04 mai dernier avec 80 hommes de rang, on
a tendance à conclure que les mutins avaient fait un repli stratégique pour
revenir avec force.
Notons en passant que,
le coordonnateur du M 23, le colonel Makenga avait protesté, l’année dernière contre
l’inspection des stocks d’armes sous son contrôle, et la population de la
région affirme qu’il a un passé riche en massacres. On cite, l’inhumation des
vivants, les décapitations et viols de tous ordres contre les populations, quand
il était encore rebelle avant 2009.
Où
sont-ils et que recherchent-ils ?
Ils sont dans le Kivu. Ils
veulent la mise en œuvre totale des accords politiques du 23 mars à Goma avec
le gouvernement de la RDC.
Ils affirment ne pas
collaborer avec le général Bosco Ntanganda, qui est recherché par la Cour
Pénale Internationale comme co-auteur des crimes de guerre et crimes contre l’humanité
en Ituri dans la province orientale en début 2000.
Ces accords stipulaient
: « qu’il y ait intégration de leurs troupes au sein des FARDC, chose déjà
faite ; qu’il y ait reconnaissance de leurs grades, chose faite à moitié,
et qu’il y ait prise en charge des veuves, orphelins de leurs soldats tués chose
jamais exécutée etc. » propos de Jean Paul EKENGE porte-parole du M23, ce
matin sur BBC.
Pourquoi le
gouvernement de la RDC tarde à concrétiser ces accords dont il est signataire
et qui constituent en quelque sorte le gage de la stabilité dans cette partie
du pays ?
Aujourd’hui on assiste
à ce qu’un citoyen Burkinabé Léopold Nana disait dans un ouvrage, « déplacements,
Pillage, tueries, viols produisent des citoyens sans cité contraints à la fuite
et l'errance, l'Etat n'est plus crédible ce sont les institutions internationales
qui les deviennent.
Que restera-t-il à nos
dirigeants si le pays était démantelé ? A Kinshasa, on en est encore et
toujours au partage du pouvoir dans les institutions. Pendant ce temps, le pays
sur lequel ils comptent exercer leur imperium pourrait leur échapper. Vu sous cet
angle, ils sont tous coupables : Majorité et Opposition. Du fait de leur
boulimie du pouvoir et de la poursuite de leurs intérêts personnels. Analyse du
journal, le potentiel il y a quelques jours.
Ici
on se reconstitue, ailleurs on se coalise pour la guerre.
L’Est de la RDC est
inondé par la présence de plusieurs groupes armés semant désolation et crise
multiforme sans qu’on ne sache réellement leurs vrais cahiers de charges.
Depuis quelques temps,
on a appris la coalition de certains au Nord-Kivu.
Dans le grand-nord par
exemple, on note la naissance - selon la société civile de la place - de l’Union des patriotes congolais pour
la Paix" (UPCP) dans le Territoire de Lubero sur base d’une alliance qui a
été conclue par le groupe Maï-Maï Lafontaine et un groupe de déserteurs des
FARDC conduit par le colonel Kahasha. Ils sont positionnés sur l’axe
Kanyabayonga-Kirumba- Kaseghe.
Dans l’entre temps, dans le territoire de Masisi, les Maï-Maï Janvier ont
signé un autre accord avec certains rebelles des Forces démocratiques pour la
libération du Rwanda (FDLR).
Dans le Territoire de Walikale, précisément dans sa partie Ouest, un
accord lie les rebelles Maï-Maï commandés par Cheka et les Forces de défense congolaise (FDC).
Selon certains observateurs de la société civile, cette situation se
produit par manque de recyclage préalable lors du mixage d’éléments issus des
groupes armés au sein des FARDC.
Au regard de cette situation qui va de mal en pis, et vu que cette
alliance inquiète les populations vivant dans cette partie du pays, les
autorités congolaises, mieux les Forces armées de la République démocratique du
Congo devraient doubler d’ardeur, en ce moment où s’installe un nouveau gouvernement
de Matata Ponyo.
On ne tire pas sur le corbillard.
La population est clochardisée par le régime en place et les mouvements rebelles
ne cessent de se créer.
Chantal FAIDA
Goma, le 09.05.2012
eliud official www.eliudpro.blogspot.com
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