mercredi 9 mai 2012

L’insécurité à l’EST de la RDC a atteint son paroxysme


Depuis le vendredi 04 mai 2012, les opérations militaires visant la traque contre les mutins pro-Ntanganda ont été suspendues, annonce faite par l’Etat major des FARDC.
« Quand on veut tuer un moustique, on claque les mains à maintes reprises et la cible pense qu’on l’applaudit alors que c’est tout le contraire ». Adage africain.
N’avons nous pas traversés cette situation, la semaine dernière quand nos autorités tant militaires que civiles n’arrêtaient de clamer haut et fort, victoire en annonçant la fin de la guerre contre les mutins dans le Territoire de Masisi ?
A voir cette sortie officielle du Mouvement du 23 mars 2009, sous le nom d’Armée Nationale Congolaise/CNDP, le 06 mai,  avec à la tête, le colonel Sultani Makenga, officier de haut rang du Sud-Kivu qui avait fait défection au sein des FARDC, le 04 mai dernier avec 80 hommes de rang, on a tendance à conclure que les mutins avaient fait un repli stratégique pour revenir avec force.
Notons en passant que, le coordonnateur du M 23, le colonel Makenga avait protesté, l’année dernière contre l’inspection des stocks d’armes sous son contrôle, et la population de la région affirme qu’il a un passé riche en massacres. On cite, l’inhumation des vivants, les décapitations et viols de tous ordres contre les populations, quand il était encore rebelle avant 2009.

Où sont-ils et que recherchent-ils ?
Ils sont dans le Kivu. Ils veulent la mise en œuvre totale des accords politiques du 23 mars à Goma avec le gouvernement de la RDC.
Ils affirment ne pas collaborer avec le général Bosco Ntanganda, qui est recherché par la Cour Pénale Internationale comme co-auteur des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Ituri dans la province orientale en début 2000.
Ces accords stipulaient : « qu’il y ait intégration de leurs troupes au sein des FARDC, chose déjà faite ; qu’il y ait reconnaissance de leurs grades, chose faite à moitié, et qu’il y ait prise en charge des veuves, orphelins de leurs soldats tués chose jamais exécutée etc. » propos de Jean Paul EKENGE porte-parole du M23, ce matin sur BBC.
Pourquoi le gouvernement de la RDC tarde à concrétiser ces accords dont il est signataire et qui constituent en quelque sorte le gage de la stabilité dans cette partie du pays ?
Aujourd’hui on assiste à ce qu’un citoyen Burkinabé Léopold Nana disait dans un ouvrage, « déplacements, Pillage, tueries, viols produisent des citoyens sans cité contraints à la fuite et l'errance, l'Etat n'est plus crédible ce sont les institutions internationales qui les deviennent.
Que restera-t-il à nos dirigeants si le pays était démantelé ? A Kinshasa, on en est encore et toujours au partage du pouvoir dans les institutions. Pendant ce temps, le pays sur lequel ils comptent exercer leur imperium pourrait leur échapper. Vu sous cet angle, ils sont tous coupables : Majorité et Opposition. Du fait de leur boulimie du pouvoir et de la poursuite de leurs intérêts personnels. Analyse du journal, le potentiel il y a quelques jours. 

Ici on se reconstitue, ailleurs on se coalise pour la guerre.
L’Est de la RDC est inondé par la présence de plusieurs groupes armés semant désolation et crise multiforme sans qu’on ne sache réellement leurs vrais cahiers de charges.
Depuis quelques temps, on a appris la coalition de certains au Nord-Kivu.
Dans le grand-nord par exemple, on note la naissance - selon la société civile de la place - de l’Union des patriotes congolais pour la Paix" (UPCP) dans le Territoire de Lubero sur base d’une alliance qui a été conclue par le groupe Maï-Maï Lafontaine et un groupe de déserteurs des FARDC conduit par le colonel Kahasha. Ils sont positionnés sur l’axe Kanyabayonga-Kirumba- Kaseghe.
Dans l’entre temps, dans le territoire de Masisi, les Maï-Maï Janvier ont signé un autre accord avec certains rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Dans le Territoire de Walikale, précisément dans sa partie Ouest, un accord lie les rebelles Maï-Maï commandés par Cheka et  les Forces de défense congolaise (FDC).
Selon certains observateurs de la société civile, cette situation se produit par manque de recyclage préalable lors du mixage d’éléments issus des groupes armés au sein des FARDC.

Au regard de cette situation qui va de mal en pis, et vu que cette alliance inquiète les populations vivant dans cette partie du pays, les autorités congolaises, mieux les Forces armées de la République démocratique du Congo devraient doubler d’ardeur, en ce moment où s’installe un nouveau gouvernement de Matata Ponyo.
On ne tire pas sur le corbillard. La population est clochardisée par le régime en place et les mouvements rebelles ne cessent de se créer.
Chantal FAIDA
Goma, le 09.05.2012

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